Critiques

Pantha du Prince

The Triad

  • Rough Trade
  • 2016
  • 63 minutes
7

Pantha du PrinceAvec son quatrième album, The Triad, le musicien/sitedemo.caucteur allemand Pantha du Prince, de son vrai nom Hendrik Weber, continue de peaufiner une house délicate et personnelle. Weber mélange habilement les échos des dancefloor à des atmosphères sonores plus contemplatives. Sa musique dégage une atmosphère étrange comme si l’on pénétrait dans un club où tous les fêtards danseraient au ralenti.

C’est un album aux qualités de sitedemo.cauction indéniable. Tout sonne léché et travaillé au maximum. Aucun détail n’a été laissé au hasard. Cette minutie s’échelonne souvent sur de longues progressions. Les qualités organiques de la musique de l’artiste sont souvent soulignées, mais il ne faut pas s’attendre au même type d’électro organique que celui proposé par John Talabot ou Nicolas Jaar. À la première écoute de The Triad, les percussions et les synthétiseurs cristallins ne nous font pas penser à quelque chose d’organique, mais plutôt à la transparence et la perfection du cristal. À ceci s’ajoute une sitedemo.cauction léchée qui renforce une impression de quasi-perfection insensible.

Pourquoi réécouter un album qui sonne comme un environnement sonore hostile aux émotions humaines? Heureusement, en accumulant les écoutes une profondeur se dévoile. L’émotion apparaît à travers l’artificiel grâce à la superposition des trames musicales. Weber ajoute des détails sonores qui viennent morceler sa trame principale. Un peu comme une plante qui viendrait s’infiltrer dans les failles du béton, l’imprévisible se mélange à l’artificiel pour lui donner une apparence vivante. Ce sont les plus longues pièces, Chasing Vapour Trails et Dream Yourself Awake, qui nous permettent d’apprécier toutes ces petites imperfections programmées que Weber dissémine dans ses pièces. L’étrangeté des premières écoutes n’est plus rébarbative, mais devient au contraire intrigante. À partir de la troisième écoute, ce qui apparaissait comme un ensemble de pièces vides se remplit petit à petit pour devenir foisonnant. Comme si chaque chanson devenait un petit vivarium abritant un microcosme aux organismes bizarres.

En somme, The Triad propose un album à mi-chemin entre la piste de danse et la trame sonore d’un vagabondage urbain en solitaire. Son côté très dense peut sembler décourageant. Donnez-lui une autre chance, ou deux, Pantha du Prince vous surprendra.

Ma note: 7/10

Pantha du Prince
The Triad
Rough Trade
63 minutes

http://www.panthaduprince.com/

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=yBWo9xsJxGo[/youtube]

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