Heat
Overnight
- The Hand Recordings
- 2017
- 37 minutes
Le prometteur EP (maxi) de Heat, sorti en 2014, s’était attiré les éloges de certaines publications spécialisées (notamment NME et The Guardian) grâce à sa sonorité rappelant celle de The Strokes (pour le jeu des guitares) et autres groupes inspirés du rock américain des années 1970. Une fois le petit buzz créé, le groupe mené par Susil Sharma, Matthew Fiorentino et Raphaël Bussières avait pris la route l’année suivante, en Europe, en Asie et dans certains festivals (SXSW, entre autres), faisant entendre ses compositions rock typées et se forgeant, par le fait même, une identité propre à lui.
Voilà que nous arrive Overnight (sortie le 20 janvier), fruit de tous ses efforts et premier « vrai » disque du band montréalais. À l’écoute, on comprend que les mois en tournée ont rapporté. Le sitedemo.cauit final se veut plus complexe qu’attendu au départ, alors qu’aux riffs de guitares (d’une maîtrise et d’une souplesse heureuse) se mêlent une couche de synthétiseur inattendue et une ligne de basse bien audible, permettant du même coup à Heat d’approfondir son mur du son.
Musicalement, Heat s’est éloigné des Strokes et de sa sonorité (si on exclut la ligne de guitare d’intro de l’album, sur la pièce City Limits). Après quelques écoutes, on pense plutôt à Echo and The Bunnymen. À Love and Rockets aussi. Ou encore à The Fixx. En fait, on pense à un bon nombre de groupes anglais qui ont créé la vague rock/new wave post/punk (vous suivez?) jouée au début des années 1980, ces années où la pop s’était invité dans les locaux de répétition de jeunes groupes qui, jusque-là, espéraient plutôt devenir les nouveaux Joy Division. Bref, vous voyez le genre. Et le comparatif musical est amplifié par la voix détachée et typée de Sharma, qui fait penser à celle des leaders anglais des groupes mentionnés ci-haut.
Overnight, coréalisé par Alex Newport (Death Cab for Cutie, At the Drive-In), n’est peut-être pas l’album rock-pur attendu au départ, mais son originalité mérite tout de même qu’on y prête l’oreille; peu de groupes montréalais – en fait, y en a-t-il d’autres? – proposent ce type musical actuellement.
Ma note: 7/10
Heat
Overnight
The Hand Recordings
37 minutes