Critiques

Daniel Brandt

Eternal Something

  • Erased Tapes
  • 2017
  • 44 minutes
8
Le meilleur de lca

Entre Berlin, Londres et Joshua Tree, l’allemand Daniel Brandt propose son premier projet solo, Eternal Something. Le multi-instrumentiste a enregistré pratiquement tous les instruments sur l’album, avec l’aide de trois acolytes Florian Juncker, Manu Delago et Andreas Voss, qui jouent respectivement du trombone, de la batterie et du violoncelle. Brandt décrit le résultat de leur travail ainsi : « Je voulais créer un son différent, des chansons qui se construisent comme de la dance, mais qui ne donne pas l’impression de musique de club. » Et c’est exactement ce qui s’est sitedemo.cauit, un album dansant qui donne l’envie d’arrêter de bouger pour s’asseoir et l’écouter.

Eternal Something brouille les frontières entre les instruments réels et les séquences électroniques dans une esthétique qui peut rappeler le trio new-yorkais Battles. La structure des pièces de Brandt est moins frénétique que ceux des New-Yorkais cependant. Les pièces progressent en intensité par paliers progressifs en passant d’une ambiance à l’autre en un enchaînement très organique. The White of the eye propose d’ailleurs des changements sans failles. Les premières notes donnent l’impression de pénétrer dans une grotte métallique au fur et à mesure que les percussions synthétiques s’installent, on a l’impression d’un rave étrange, inquiétant, mais surtout intrigant. Se rajoutent aux rythmes acides des cordes et des cuivres angoissants, mais la chaleur qui se dégage de ces instruments réels nous permet de ne pas suffoquer complètement.

Les huit pièces sont des paysages sonores uniques, détaillés et complexes. Il n’y a aucune parole durant celles-ci et c’est tant mieux. Ça permet d’apprécier tout le talent technique des musiciens. Chaque écoute révélant des détails de plus. La comparaison est peut-être énorme, mais ça me rappelle les premières fois que j’écoutais Aphex Twin. Notamment les claviers et les percussions de FSG qui semblent être un hommage direct au chat Cheshire de la musique électro britannique.

C’est de la musique électronique pour ceux qui aiment se perdre dans des pièces où prime la complexité. L’album peut sembler dense avec une technique qui est mise à l’emphase, mais Daniel Brandt ne sombre jamais dans une lourdeur excessive. La pièce titre, Eternal Something, est d’ailleurs une synthèse parfaite de l’équilibre qu’arrive à atteindre Brandt. Les cymbales saccadées répondent aux claviers et aux cordes dans un tourbillon étourdissant. Une basse caverneuse rôde tout au long de la pièce. Juste au moment où il pourrait y avoir saturation sonore, la pièce se transforme. C’est la qualité majeure de ce premier opus. Brandt est capable de jouer habilement sur les différentes limites de l’excès. Finalement, il en donne juste assez pour créer un album plus cinématique que dansant.

Éternel? On verra. Mais c’est résolument quelque chose à écouter.

Ma note: 8/10

Daniel Brandt
Eternal Something
Erased Tapes
44 minutes

http://www.eternalsomething.com/

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