Critiques

Chad VanGaalen

Light Information

  • Sub Pop Records
  • 2017
  • 39 minutes
7,5

Les fans de Chad VanGaalen ne reculent devant aucune hyperbole pour parler de ce musicien de Calgary, allant même jusqu’à utiliser le mot « génie ». Une critique digne de ce nom doit éviter ce genre de lourd dithyrambe, mais on peut tout de même rester flatteur tout en le décrivant assez fidèlement. VanGaalen tend vers ce que bien des mélomanes considèrent comme un idéal : indépendant, prolifique, immédiatement reconnaissable, intemporel. Un peu comme un Neil Young de sa génération – et pas simplement parce qu’il joue de la guitare en chantant d’une voix chevrotante.

Depuis ses premiers enregistrements, regroupés sur son premier album Infiniheart en 2005, la méthode de VanGaalen n’a guère changé. Ses chansons sont enregistrées de façon artisanale, principalement seul mais parfois avec des collaborateurs, et peuvent généralement être interprétées dans une formule homme-orchestre guitare-harmonica-grosse caisse-voix. L’homme crée ses propres pochettes d’albums, réalise ses vidéoclips, lance ses albums sur sa propre maison de disque et a touché de près ou de loin à la musique de collègues pas piqués de vers (enregistrement de groupes comme Women, Preoccupations et Alvvays, réalisation de plusieurs clips, dont mon préféré de Metz).

Les habitués n’ont aucune raison de s’attendre à une réinvention avec Light Information, mais ce n’est pas forcément une faiblesse. On a droit au bon vieux VanGaalen mélodique bric-à-brac, avec la même maîtrise pour l’image parfois repoussante (la pièce Host Body, dans laquelle il parle d’une infestation de parasites qui pondent leurs œufs dans son corps et prennent le contrôle de la population), parfois bouleversante (la sublime Pine and Clover, au sujet d’une femme incapable de s’arrêter à une seule identité).

J’avais adoré Shrink Dust, son album précédent en 2014, pour l’intense émotion qui y était exprimée et surtout pour les nouveaux sommets que VanGaalen atteignait dans ses arrangements et ses harmonies. J’ai donc brièvement résisté à ce Light Information un peu plus énergique, plus près du pop-rock et du rock de garage, moins émouvant. La résistance n’a pas duré. Le refrain d’une pièce comme Old Heads, par exemple, est carrément irrésistible, et procure un point de ralliement entre diverses bizarreries, de l’instrumentale ambiante Prep Piano and 770 au noise garage de Golden Oceans en passant par le folk-synthé très efficace de You Fool.

Le monde de Chad VanGaalen change tout le temps un peu, mais reste reconnaissable entre tous, un monde fabriqué à la main où chaque élément est déformé juste comme il faut.

Ma note: 7,5/10

Chad VanGaalen
Light Information
Sub Pop
39 minutes

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