Critiques

CHVRCHES

Love Is Dead

  • EMI Records / Virgin Records
  • 2018
  • 50 minutes
6

CHVRCHES lançait à la fin mai son troisième album en carrière. À date, le groupe avait fait peu de faux pas malgré qu’ils refusent de travailler avec un réalisateur extérieur à leur trio. Pour Love Is Dead, la bande a décidé d’ouvrir les portes du studio à un réalisateur et pour cette première aventure, ils ont fait appel à… Greg Kurstin. Greg Kurstin… celui qui rend des albums beiges plus vite qu’un guépard. Celui qui a déjà formaté Foo Fighters et Beck, pour ne nommer que ceux-là, revient à la charge ici.

CHVRCHES avait réussi à ce jour à faire de la pop conventionnelle tout en y ajoutant suffisamment de surprises pour que l’oreille fasse le saut après s’être perdue dans les mélodies efficaces portées par la voix magnifique de Lauren Mayberry. Voici que la surprise laisse place à la mollesse sur les chansons que Greg Kurstin a prises en main. Il reste quelques titres intéressants sur l’album, mais on est bien loin des émotions que nous faisaient vivre Every Open Eye et The Bones of What You Believe.

On va commencer avec les titres qui laissent sur leur faim. Never Say Die est une pièce qui tombe dans le piège de la convention mille fois entendue. Non seulement c’est conventionnel, mais en plus, la trame est tellement molle que les émotions restent mortes. Mayberry semble au ralenti, comme si un panneau de signalisation lui demandait de faire attention en zone scolaire. Pour une personne qui semble être en situation de désespoir face à un abandon total, ça ne donne pas envie de se rattacher à quoi que ce soit. Tout le contraire de la chanson My Enemy où on retrouve Matt Berninger (The National) en duo avec Mayberry. Malgré sa trame au tempo lent, la tension n’est pas absente de l’interprétation.

Get Out est sans doute le titre qui nous rapproche le plus de ce à quoi CHVRCHES nous a habitués, mais il s’agit tout de même d’un titre moyen. Il est bien, mais pas extraordinaire. Du côté des bons coups, God’s Plan et son approche surprenante et atypique sont une bouffée d’air frais. C’est sombre, soutenu par une montée progressive bien construite et abouti dans un climax tout à fait satisfaisant. Même la balade mélancolique Really Gone frappe dans le mile alors que Mayberry se livre avec la pudeur et l’authenticité dont elle connaît le secret.

Pour les moins bons coups, il y a Graves, Deliverance et Heaven/Hell qui sont franchement décevante. Un sentiment qu’on ressent trop à l’écoute de Love Is Dead. Le groupe réussit tout de même à frapper dans le mile à l’occasion, notamment en raison de leurs avenues musicales surprenantes ou encore la force des mélodies de Mayberry, mais on est très loin du plaisir contagieux des deux albums précédents.

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