Critiques

Bob Moses

Battle Lines

  • Domino Records
  • 2018
  • 48 minutes
6,5

Bob Moses est le projet de deux gars de Vancouver, Tom Howie et Jimmy Vallance, qui utilise habilement du dance et du rock dans leurs pièces pop polies sur mesure pour la diffusion radiophonique. Le duo avait frappé fort il y a trois ans avec Days Gone By, premier album qui démontrait leur talent indéniable pour les mélodies accrocheuses, portées par la voix de Howie (qui fait parfois penser à Chris Isaak). Ils sont revenus à la charge en septembre avec Battle Lines, deuxième album qui reprend exactement la même direction artistique que le premier, sans ne rien changer à la recette de base. C’est donc aussi bon, mais sans l’effet de la nouveauté.

Heaven Only Knows ouvre joliment sur des harmonies vocales, suivies du refrain et d’une ligne mélodique au piano clairement influencé par Teardrop, mais ceux-ci déposés cette fois-ci sur un rythme plus rock. La pièce titre continue dans la forme rock, comme une balade légèrement saturée avec un solo de guitare durant le pont. Back Down passe à une structure dance début 90s, décorée d’une guitare blues réverbérée. Le montage est réussi, mais un peu redondant. La guitare revient à l’avant du mix sur Eye For An Eye, autre balade rock mettant en valeur la sensibilité vocale de Tom Howie.

The Only Thing We Know semble reprendre Keeping Me Alive (2015), comme un épilogue plus axé sur le rythme que la mélodie. Nothing But You surprend sur le coup avec Howie qui chante comme Tove Lo, au point où on se demande si ça n’aurait pas été plus simple de l’inviter à collaborer. Enough To Believe revient à un électro plus posé, à la fois dansant et atmosphérique, qui croit en densité et en panoramique. Listen To Me continue dans la même direction, avec une emphase sur la partie rythmique.

Selling Me Sympathy fait écho à Back Down avec son dance début 90s, sa guitare réverbérée et sa suite d’accords épiques. Don’t Hold Back reprend la ponctuation de Tearing Me Up, cette fois-ci avec une suite d’accords qui inspire plus l’espoir que la condamnation. Fallen From Your Arms conclut en balade planante sur une mélodie au piano électrique.

Pour avoir écouté (un peu trop) Days Gone By, le deuxième album de Bob Moses laisse surtout une impression de deuxième disque d’un premier album double. Ceci dit, pourquoi changer une recette lorsque celle-ci a super bien fonctionné dans le passé ? C’est probablement dans cet état d’esprit que le duo se contente à cette étape-ci de maîtriser ce qu’ils font de mieux : du dance mielleux pimpé au rock alternatif. C’est la grande force de Bob Moses qui, espérons-le, prendra tout de même plus de risques la prochaine fois, question de surprendre le temps d’un pont ou d’un interlude.