POP Montréal: Jour 1 et Jour 2
Cette année Le Canal Auditif a été invité à couvrir POP Montréal. En brave soldat, je me suis sacrifié. Oui, vous pouvez verser une larme sur le sort de cette pauvre âme qu’est la mienne. Toujours est-il que mon premier défi était celui de l’horaire. Il y a une panoplie de spectacles disséminés un peu partout en ville avec une forte concentration sur le Plateau/Mile-End. Après bien des calculassions et schémas de toutes sortes, j’ai fini par arriver à un horaire quasi réaliste.
Mon éPOPée a commencé mercredi soir au QG des festivités. Le toujours aussi fringant Marc-André Mongrain animait une discussion entre trois journalistes autour du Prix Polaris qui sera décerné lundi prochain. Quelques curieux étaient présents afin d’en apprendre sur le processus. Une discussion sympathique autour des sélectionnés de la courte liste et quelques blagues auront provoqué mes premiers sourires de l’aventure POP.
Après un court arrêt pour le lancement de La Bronze (ce n’était pas dans la programmation, mais que voulez-vous…) je me suis dirigé vers le petit campus où Mountain Dust ouvrait une soirée métal haute en couleur. Les Montréalais, dont un membre de Trigger Effect, ont donné toute un concert. Leur approche se situe quelque part entre le sludge et le stoner. Rajoutez à cela une pédale lapsteel et vous vous retrouvez avec un métal qui innove et qui vaut franchement le détour. Premier spectacle, premier coup de coeur.
Puis, je me suis rendu au Quai des Brumes pour écouter le rock planant et mélodique de Ohara. Sans être très originale, la formation offre de bons moments musicaux. En vitesse, j’ai traversé à l’Esco pour attraper quelques moments de Fet.Nat. Ceux-ci donnent tout un spectacle et c’est un peu à contrecoeur que j’ai mis les voiles sur la salle St-Ambroise où Sun Kil Moon jouait. L’américain était en grande forme et a offert une prestation généreuse, touchante et teintée d’humour. Mark Kozelek a lancé en boutade qu’il passait un très bon moment à Montréal, qu’on y mangeait bien et que la faune était amusante et particulièrement belle, mais termina en avertissant la foule de ne pas le fâcher. Celui-ci a une réputation d’avoir… mauvais caractère, disons ça ainsi pour être poli. En plus, des pièces de Benji, il livra quelques pièces de ses albums précédents. La foule y était décidément pour les chansons de son dernier album et l’attention était à son paroxysme lors de l’exécution des pièces de cet excellent Benji. Richard Ramirez Died Today Of Natural Cause était particulièrement marquante.
Je suis ensuite retourné au Petit Campus pour Windhand. Le groupe de Richmond en Virginie a livré son doom avec une maîtrise impeccable. La lourdeur était au rendez-vous et l’édifice vibrait sous les notes pesantes du combo américain. J’ai fini la soirée au Balattou où Young Paris, un Congolais habitant Brooklyn livrait son hip-hop déluré et fantasque. Si celui-ci n’est pas le rappeur avec la plus grande force lyrique, son spectacle est impressionnant. Pendant qu’un homme masqué dansait, le jeune homme offrait ses rythmes entraînants qui ont conquis rapidement le public. Nous nous déhanchions dans une joie euphorique. Deuxième coup de coeur.
À ma deuxième journée, je me suis rendu voir Navert au Belmont. Celle-ci, accompagné de Guillaume Chartrain à la guitare et autres bidules, a livré les pièces de son maxi ainsi que deux reprises. Une première de Daran, Dormir dehors, et une deuxième de Daniel Lavoie, Ils s’aiment. Le tout à la sauce Navert avec bien du synthétiseur. Un spectacle qui commençait bien cette deuxième journée. Puis, je me suis rendu voir les punks de Against Me! au Métropolis. Le moins que l’on puisse dire c’est qu’ils sont généreux. La bande à Laura Jane Grace a commencé avec 10 minutes d’avance et plutôt que donner un 40 minutes, a joué près d’une heure pour un public qui chantait en choeur les paroles de Trash Unreal. Vraiment toute une performance de la part du groupe.
J’ai ensuite mis les pieds au club Lambi pour voir les 15 minutes de Holy Cobra. Bien que la musique punk du groupe est intéressante, la performance fût plus ou moins réussie. La formation n’était pas satisfaite du son. Les musiciens étaient stoïques pendant que le chanteur, en imperméable jaune, faisait la danse du bacon en chantant au milieu de la foule. La dichotomie entre le groupe et le chanteur était frappante et un peu bizarre. Ceci dit, le groupe a montré quelques bons signes au travers de cette performance particulière. Cellphone a par la suite pris la scène pour offrir un punk mélodique agrémenté de sonorités provenant de l’espace. Franchement intéressant. Le guitariste au chandail ironique de McCain + Palin possède un talent non négligeable et sait composer adroitement des ritournelles punk.
Puis, j’ai couru au Balattou pour entendre Wish, groupe de Toronto. Si ce n’est de l’ampli du chanteur et guitariste qui a sauté après huit mesures, la formation a offert un bon spectacle. Mais bon, avec une guitare branchée directement dans la console, le son n’était pas au rendez-vous. Par contre, il l’était pour Teenanger, autre groupe résident de la ville-reine. Le groupe punk a offert une solide exécution rodée au quart de tour. L’énergie était contagieuse. Les gens souriaient et dansaient en suivant les airs du quatuor. J’ai terminé ma deuxième journée au Quai des Brumes pour attraper les Néo-Écossais de SoHo Ghetto. Ceux-ci ont offert une bonne prestation et le chanteur Marc-Antoine Robertson y est même allé d’une pièce en français. Un groupe qu’il faudra surveiller étroitement à l’avenir, tout comme la scène de Halifax qui est en pleine ébullition en ce moment. Voilà, on se revoit lundi pour la suite de mon éPOPée.