
Jonathan Personne
Nouveau monde
- Bonsound
- 2025
- 29 minutes
Jonathan Personne présente Nouveau monde, son quatrième album en solo, qui arrive quelques mois après la sortie de Mimi, le dernier de son groupe Corridor. Lorsqu’il parlait du contexte qui a mené à Nouveau monde, Jonathan Personne a expliqué que le processus pour accoucher de Mimi a été très demandant et concept. Il avait besoin de faire quelque chose de plus léger en solo. Il a donc ratissé à travers différentes pièces qui avaient été enregistrées par le passé, mais qui ne trouvait pas leur niche dans un album pour en faire une collection sans se prendre la tête. Il explique aussi au collègue Philippe Renaud du Devoir dans une entrevue que cela présage un virage dans ses propositions. Comme quoi, on est à la veille d’un renouveau musical pour Personne.
On peut dire que pour une collection de chansons rassemblées un peu pour le bien de la cause, ça donne un ensemble relativement homogène. Ça coule bien d’une pièce à l’autre et on retrouve dans l’ensemble le Jonathan Personne des deux derniers albums. Par contre, il y a aussi une surprise sur cet album, la pièce qui ouvre Nouveau monde : La vie, la mort. Une rutilante pièce rock qui dure seulement deux minutes vingt-deux. Une des pièces les plus dynamiques de sa carrière en solo. Le seul défaut de la composition est sa courte durée. On aurait pris un autre bon deux minutes de l’excellent riff de guitare qui occupe la place centrale.
Sinon, on retrouve le Jonathan Personne qu’on a toujours aimé sur Nouveau monde. La pièce Le Cerf offre de beaux moments et des textures sonores intéressantes surtout dans son introduction qui sonne comme un orgue distorsionné. Deuxième vie a une mélodie sympathique et des petits moments de distorsion plaisants vers la fin. Nuange noir commence avec des sonorités plutôt puissantes pour ensuite prendre de la nuance. Le refrain est particulièrement intéressant. Pour sa part, Vision propose des sonorités sixties auxquelles il est facile de s’abandonner.
Le seul défaut de l’album est d’avoir tout de même un peu le sentiment de pièces qui ont été rassemblées ensemble sans trop chercher à construire un filon solide entre elles. Ce n’est pas très grave, mais par rapport aux autres albums de Jonathan Personne, ça marque. La légèreté est appréciable, mais ça rend l’ensemble un peu plus ténu que ce qu’il a présenté au cours des deux derniers albums. Il faut dire aussi que c’est un album qui sent le virage. Comme une fin de chapitre.
Si Nouveau monde est la fin de quelque chose, on a bien hâte de voir ce qui viendra par la suite pour l’auteur-compositeur-interprète talentueux. En attendant, l’album nous donne quelques bonnes ritournelles sur lesquelles on peut voguer pendant que la neige fond.