Critiques

Sharon Van Etten

Sharon Van Etten & the Attachment Theory

  • Jagjaguwar Records
  • 2025
  • 46 minutes
8
Le meilleur de lca

Sharon Van Etten avait connu un succès critique important avec l’excellent Are We There. Mais cela fait déjà 10 ans. Depuis, refusant le surplace, elle a continué de chercher à travers deux albums qui sont tout à fait respectables : Remind Me Tomorrow et We’ve Been Going About This All Wrong. Mais avec The Attachment Theory, elle retrouve la magie de Are We There entourée de Jorge Balbi, Devra Hoff et Teeny Lieberson.

Il n’y a pas à dire, c’est la Sharon Van Etten des pièces à la fois profondes et entraînantes qu’on retrouve ici. Afterlife le premier extrait qui est paru faisait déjà de belles promesses. Van Etten commençait avec une voix aiguë comme flottante au-dessus de la trame et qui, au fur et à mesure de la progression, pose les pieds dans la pièce pour s’y ancrer fermement. Lorsqu’elle est rendue à chanter « All these expectations / Turned me inside out and now I find », on retrouve cette voix qui nous avait coupé le souffle en 2014. Pas de doute, Van Etten est en grande forme.

Et sur l’ensemble de l’album, c’est cette Sharon Van Etten puissante et ancrée qu’on retrouve. C’est vrai sur la rock Idiot Box, une critique du temps passé devant des écrans pris dans des chambres d’écho où on se rassure plutôt que de se confronter à l’autre et sa vision du monde. Indio est l’une des pièces les plus rock du catalogue de Van Etten. Est-ce que la pièce a été écrite en pensant à cet endroit en Californie qui sert de théâtre à Coachella? Peu importe, c’est particulièrement efficace.

Dans le rock, elle va beaucoup plus loin que sur ses albums passés. I Can’t Imagine (Why You Feel This Way) a presque un feeling de Queens of the Stone Age. Southern Life (What It Must Be Like) plonge plutôt dans des sonorités héritées de la new wave et les actualise avec panache. Sur celle-ci, Sharon Van Etten est à la fois atypique alors qu’elle chante avec un ton monocorde, mais carré qu’elle casse avec des envolées épiques qui finissent dans des progressions atypiques à la guitare. C’est réussi sur toute la ligne.

Fidèle à ses habitudes, Sharon Van Etten termine son album avec une pièce plus mystérieuse, I Want You Here qui n’est peut-être pas aussi géniale que Everytime the Suns Comes Up, mais on est plus près de celle-ci qu’éloigné. Puis, ce sont les synthétiseurs qui ferment la marche à coup de salves bioniques.

Quel excellent record de Sharon Van Etten qui une fois de plus cimente sa place parmi les grandes autrices-compositrices-interprètes de son époque. Ce sont les détails qui satisferont les plus exigeants mélomanes, mais les mélodies, elles, sont tout simplement irrésistibles.

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