POP MTL 2021 : Ada Lea, Fanclubwallet, Cedric Noel, The Kommenden et Bad Skin
C’était un des concerts à ne pas manquer dans cette édition. Ada Lea lançait son plus récent album : one hand on the steering wheel the other one sewing a garden. J’ajoute aussi mon butinage de mercredi et jeudi dans le mix.
Mon POP s’est commencé mercredi à l’Entrepôt 77, un lieu qui a été aménagé à même la structure d’un ancien édifice. C’était bien de retrouver les gens de POP et de voir quelques concerts en plein air. D’ailleurs, Éloïse Léveillé-Chagnon vous en a parlé ici. Mon premier concert en salle a eu lieu mercredi avec le jeune groupe punk : Bad Skin.
Bad Skin
Punk
Le jeune groupe Bad Skin aime le punk rock à la californienne. Le groupe entièrement féminin officiait au Clubhouse du Rialto, une salle pouvant contenir environ 75 personnes, mais sont entrées sur scène comme dans les grandes années du Vans Warp Tour. C’était un peu étrange, compte tenu de la salle, mais visiblement les quatre jeunes femmes visent les stades! On leur souhaite. Pour le moment, par contre, on sent encore beaucoup les inspirations et le concert comportait trop de moments surfaits où elles recréent ce que les groupes qu’elles aimaient faisaient sur scène. Un bon exemple ? Lorsque la chanteuse qui entre après tout le monde au début en buvant une canette de manière désinvolte. On comprend rapidement que tout est calculé, ça tue un peu la magie.
Ça ressemble encore beaucoup à du punk de banlieusard, du punk de milieu nanti où le combat est plus de se rebeller contre ses parents que contre les inégalités sociales. C’est un groupe de punk rock qui reprend Barbie Girl d’Aqua. C’est cute, mais aucunement dangereux pour le capitalisme, mettons. Ceci étant dit, le quatuor a livré une performance bien rodée et ce sont de bonnes musiciennes. Ce qui manque cruellement : des concerts pour se faire les dents dans des salles miteuses un peu partout à travers le Canada. Et elles ont entièrement le potentiel pour ça. On suivra l’évolution de Bad Skin avec plaisir.
The Kommenden
Indie-rock
The Kommenden est un quatuor montréalais qui a lancé un album, Idle Years, en mars dernier. La formation a offert un bon concert ramassé où les mélodies portées par le chanteur et guitariste Guillaume Etter étaient bien convaincantes. Le groupe, comme bien d’autres, n’avait pas pris la scène depuis quelque temps et ça paraissait au début, mais rapidement l’aisance est revenue. Sans réinventer la roue, la formation offre un bon indie-rock efficace.
Thus:Owls
Expérimental
Le duo de Simon et Erika Angell était bien accompagné pour ce lunch-concert au jardin Gamelin avec Samuel Joly à la batterie et un trio de saxophones pour donner un kick. Le résultat était tout à fait convaincant. Entre la voix puissante d’Erika Angell et les solos de guitare passionnés de Simon Angell, il se passe de la magie. Le groupe s’est principalement concentré sur des chansons de The Mountain That We Live Upon, paru en 2018. Thus:Owls a notamment livré de magnifiques interprétations de Shadows, Devils in the Dark et Solar Eclipse. C’était la meilleure façon de luncher vendredi, peu importe ce que tu mangeais.
Cedric Noel
Folk exploratoire, indie
Cedric Noel est un auteur-compositeur-interprète montréalais qui a un contrat de disque chez Joyful Noise Records. C’est le genre de musicien que nous n’avons pas suffisamment chouchouté à Montréal et qui s’est trouvé une maison de disque américaine. C’était à lui d’ouvrir cette soirée du vendredi avec ses pièces formées de boucles sonores qu’il superpose et sur lesquelles il ajoute sa voix. Au début, c’était un peu fragile, mais rapidement le jeune montréalais a pris ses aises et m’a charmé avec sa voix puissante, ses moyens inventifs pour créer ses trames et son interprétation authentique et chaleureuse. Il a principalement joué des pièces qui se retrouveront sur Hang Time, son prochain album à sortir le 12 novembre. Notez la date dans votre calendrier! Il a terminé sur la puissante Allies qui se termine elle-même par un échantillon d’un discours de Malcom X.
Fanclubwallet
Indie-rock, lo-fi
Fanclubwallet est un projet qui arrive d’Ottawa mené par Hannah Judge. Elle a lancé un EP en mai dernier intitulé Hurt Is Boring. Elle fait un indie-rock coloré d’emo et lo-fi. Sur scène, c’était un peu plus charnu puisqu’elle était en quatuor. Le résultat est convaincant. Par contre, si le groupe rajoute une belle palette sonore à ses compositions, sa voix se perdait un peu dans le mix et c’est dommage, car elle est douée pour la mélodie. Le groupe trouvera cet équilibre à force de faire des concerts, car voilà un autre projet qui est né pendant la pandémie et qui n’a pas eu la possibilité de se donner beaucoup en spectacle. Mention spéciale au batteur, Michael, qui est toute une bête de scène. D’ailleurs, l’harmonie et le plaisir qui était palpable entre les membres de la formation étaient attendrissants. Une formation à surveiller.
Ada Lea
Folk
Je ne mentirai pas, c’est d’abord et avant tout Ada Lea que j’attendais avec impatience. Depuis quelques semaines, je suis plongé dans One hand on the steering wheel the other sewing a garden et j’ai beaucoup de plaisir avec les nouvelles créations d’Alexandra Levy. C’était la première fois que le groupe se trouvait sur scène en deux ans et on y retrouve Cedric Noel à la basse. La formation a pris deux ou trois chansons pour réellement trouver son groove, ce qui est tout à fait normal, mais une fois que celui-ci était trouvé, ce fut une enfilade de chansons efficaces.
Ada Lea livre ses pièces avec une belle authenticité, une belle interprétation et un jeu de guitare efficace. Elle a principalement livré des chansons issues de son nouvel album : oranges, can’t stop me from dying, partner, writer in ny, mais surtout l’excellent damn pour clore le spectacle. Ajoutez à cela The Party de son premier album. my love 4 u is real a été un moment où on a pu prendre la mesure de la bonne cohésion des musiciens sur scène. Ils ont bien livré les changements drastiques dans la pièce. Bref, c’était très bon.