
Klô Pelgag + Angine de Poitrine au MTELUS le 1er mai 2025
Klô Pelgag lançait sur scène son Abracadabra quelques mois après sa sortie au MTELUS le 1er mai. Une soirée tout à fait plaisante qui s’est refusé la nostalgie.
Photos par Eugénie Pigeonnier
Dans un MTELUS qui affichait complet, Klô Pelgag offrait son premier concert à Montréal depuis la sortie de l’excellent Abracadabra en octobre 2024. À titre de première partie, elle avait demandé aux mystérieux Angine de Poitrine de venir conquérir la salle. Chose qui fut faite.

Angine de Poitrine
Avec leurs costumes typiques, le duo Angine de Poitrine s’est installé sur scène devant un rideau de scène aux couleurs de leurs habits. La paire n’a pas badiné avec cette occasion, se plongeant dans les titres de son volume 1 paru à l’été 2024. Ce fût fort réussi, alors que Khn de Poitrine s’amusait sur a guitare microtonale et que Klec battait la mesure avec entrain. Le duo nous a bien sûr fait lever les triangles dans les airs, en se saluant toujours avant de se tourner vers la salle. Seule chose que j’ai à redire sur la prestation, c’est que la formule duo frappait peut-être un mur au point de vue de la puissance de leur son. Dans l’Esco, ça rentre au poste et on sue à headbanger, au MTELUS, ça manquait un peu de oumf. J’aurais pris deux extraterrestres de plus pour grossir le son. Mais pour le reste, c’était une excellente prestation. La foule qui s’est peut-être demandé ce qui se passait le temps d’une chanson avait l’air conquise avant la fin de leur courte prestation.

Klô Pelgag
J’avais eu l’occasion d’avoir un avant-goût de la prestation de Klô Pelgag en fin de soirée au Pantoum en février dernier. Suivant la même esthétique, Klô Pelgag est apparue sur scène perchée sur un praticable avec des marches. Pendant qu’une note de synthétiseurs résonnait, les musiciens sont entrés sur scène avec leurs instruments à roulette. Rapidement, François Zaidan s’est mis à la flûte pendant que tout le monde s’installait. Coulait alors Le Sang des fruits rouges qui s’est déversé dans Pythagore alors que Klô Pelgag et son gros coat prenaient l’avant-scène. Je dis « coat », mais elle l’a bien précisée : « à travers les années, je suis devenue de plus en plus professionnelle et j’ai gagné le droit d’avoir un très gros veston pour aller au travail. » Un avantage chèrement acquis.
Autour d’elle, Marc-André « Pete » Petelle à la batterie, Étienne Dupré à la basse, Lysandre aux synthétiseurs et à la voix et Virginie Reid aux claviers ont assuré de l’aider à porter les pièces de son nouvel album sur scène avec toute la grandeur nécessaire. Parce que c’est principalement sur les nouveaux titres qu’elle s’est concentrée, ne laissant de côté seulement Triste ou méchante du nouvel album. À ces titres se sont ajoutées 5 pièces de Notre-Dame-des-Sept-Douleurs, 3 de L’étoile thoracique et une seule de L’alchimie des montres. Je sais qu’elle n’est pas du genre très nostalgique, mais j’aurais pris un ou deux titres de plus des premiers albums parce qu’ils sont encore très bons et marquants. Mais c’est sûr que c’est beaucoup plus tentant de jouer les nouvelles pièces et que le temps sur scène n’est pas infini.

Comme je l’avais soulevé en février, la liberté accrue qu’elle se donne sur scène est tout à fait efficace. Moins souvent aux claviers, elle continue de bouger dans la continuité de son dernier spectacle. Je trouve qu’elle est de plus en plus à l’aise à faire cela. Ce soir, on sentait tout de même la mise en scène qui est derrière le concert encore. Parions que les transitions vont devenir encore plus fluides au fil des représentations, même si c’était loin d’être problématique, simplement un peu raide.
Parmi les meilleurs moments en concert, il y a Libre qui a été le premier moment d’emportement en gang des musiciens sur scène. Sa chimie avec « sa gang » est palpable et tellement le fun à voir. On se fait absorber dans le plaisir clair et net qui existe sur scène. C’est la même chose pour le jeu entre Lysandre et Klô Pelgag pendant Les instants d’équilibre ou encore pendant l’enchaînement entraînant de Décembre, Deux jours et deux nuits et Mélamine. J’aurais poussé encore plus loin en n’arrêtant pas pour livrer Umami et conserver l’énergie qui s’était formée dans la foule.
Dans tous les cas, ce fut un concert tout à fait réussi de Klô Pelgag qui présente sur scène son triomphe et qui continuera de ravir les foules dans sa tournée. Il y a un plaisir contagieux qui existe au sein de la formation. Pelgag ne prend pas le chemin facile sur scène, allant au delà de la livraison de ses pièces. C’est une plutôt une expérience théâtrale qui fait honneur au concept de « spectacle » qu’elle propose. C’est vraiment bon.
Liste des chansons
- Le sang des fruits rouges
- Pythagore
- Libre
- Coupable
- À l’ombre des cyprès
- Les instants d’équilibre
- Lettre à une jeune poète
- Sans visage
- Le goût des mangues
- Les puits de lumière
- Jim Morrison
- Décembre
- Deux jours et deux nuits
- Mélamine
- Umami
- La maison jaune
- Rémora
Rappel
- Les animaux
- Les ferrofluides-fleurs
- Comme des rames











































Crédit photo: Eugénie Pigeonnier