Jour 1 du FEQ : Des gentils Zombies et les ondes sismiques de Dj Shadow
Nostalgie… quand tu nous tiens
J’ai décidé de commencer cette 50e édition du Festival d’été de Québec en douceur. Les mélodies pop-rock des Britanniques The Zombies vont me donner un aperçu de l’époque yé-yé. Je suis curieux d’entendre si Colin Blunston a encore une voix de jeune premier.
Pour nous réchauffer, les Zombies jouent principalement des pièces récentes tirées de l’opus de 2015. La bande sur la scène est aussi timide que la foule. Malgré le vibrato dramatique de la voix de Blunston, l’ambiance de spectacle rock tarde à se faire sentir.
Puis, ils jouent trois pièces de l’album Odessey and Oracle. Évidemment, il y a Time of the Season, leur plus grand succès à ce jour. La foule est comblée, tout comme les musiciens. La bonne humeur est contagieuse. Ils s’amusent à allonger la pièce en donnant beaucoup de place à l’improvisation. La guitare de Tom Toomey rugit et Jim Rodford (les Kinks ça vous dit quelque chose?) a le plus beau sourire qu’un joueur de basse peut avoir. Il ne faut pas oublier les deux solos monstrueux de Rod Argent à l’orgue. À partir de ce moment, ça danse le twist avec vigueur au Pigeonnier! Un autre moment fort : Hold your Head Up du groupe Argent fondé par le «Rod».
Au final, la soirée fut aussi agréable et entrainante que les meilleures mélodies du groupe britannique. De la nostalgie à souhait.
Pour aperçu du groove britannique à son meilleur (capté à Seattle en 2013):
Ondes sismiques
Pour finir la soirée, des basses. 1 h 30 d’ondes caverneuses et agressives proposées par Dj Shadow. Un véritable tremblement de terre sonore. Que du matériel original du musicien californien avec une bonne dose de scratchs improvisés.
Pendant que la musique nous fait vivre l’expérience de foncer dans un mur de brique, les visuels projetés sur trois écrans nous font voyager à travers la constellation des réalisations de Shadow. Le musicien à tout coréalisé l’univers visuel avec Ben Stokes. La thématique pour cette tournée, en l’honneur de sa dernière galette, c’est l’espace. The Moutain Will Fall, pièce titre du dernier album donne le ton. Une atmosphère électronique aux forts accents trap, avec les sursauts d’énergie presque épileptiques. Même les classiques ont droit à un remixage, un de mes favoris est March of Death paru en 2003 sur laquelle on entend le débit incisif de Zack de da Rocha. Également difficile de passer sous silence l’iconique Building Steam With A Grain Of Salt à laquelle Shadow donne des stéroïdes trap, en plus d’en faire un mash-up avec Nobody Speak. Impeccable.
J’aimerais profiter de cette tribune pour faire un gros shout-out au danseur infatigable qui a animé le balcon. Tristement, le parterre de l’Impérial semblait insensible aux grooves des platines californiennes avant les dernières minutes de la prestation. Par contre, toi, danseur en transe accroché à la rambarde, tu étais un dancefloor à toi tout seul du début à la fin. Chapeau.
PS: Dj Shadow vient de lancer un nouvel Ep, The Mountain Has Fallen, avec des apparitions de Danny Brown et Nas entre autres. Ça vaut une écoute.