Pour mon deuxième soir aux Francos, je me suis concocté une soirée 100% hip hop. J’ai assisté aux spectacles de Calamine, Sarahmée, LaF et Koriass & FouKi.

Les photos sont encore et toujours d’Alexanne Brisson et vous pouvez voir la galerie complète au bas de l’article. En prime, vous y verrez des images de Laurence Nerbonne et Raccoon.

Calamine

La soirée a commencé en beauté avec la pétillante Calamine. Elle était visiblement vraiment contente d’être là, fucking même, si vous me le permettez. Elle a offert une version live de la majorité des pièces qui se retrouvent sur son album de 2020, Boulette Proof, ainsi que quelques pièces de son album à venir Lesbienne woke sur l’autotune. Ce titre lui provient de la première insulte qu’elle a reçue sur les réseaux sociaux.

Pour qui ne connaît pas Calamine, on a envie d’être son amie après une chanson. En spectacle, Calamine est drôle, pertinente et dynamique. Après avoir évité la mort qui aurait découlé d’une piqûre de guêpe (elle y est allergique mortellement), elle a pris le temps de faire une shout-out aux Francos pour leur programmation diversifiée, et je ne pourrais pas être plus en accord. Le spectacle s’est conclut sur un moment plutôt touchant quand Calamine a reçu le prix Félix Leclerc de la chanson ainsi que des bourses totalisant 30 000$. Le sourire aux lèvres et les joues humides de larmes de joie, la chanteuse a tenu à dire que ce prix lui donnait espoir, comme elle a lancé son album dans l’univers en ne s’attendant à rien. Il semble évident, quand on regarde son parcours (finale des Francouvertes, Révélation de l’année de Radio-Canada…), que le public l’a attrapé au vol.

Mention spéciale à sa saxophoniste Valérie Lachance-Guillemette qui a, ma foi, complètement volé le spectacle à certains moments.

Sarahmée

Après une pause qui m’a permis d’avaler un hot-dog/poutine en vitesse avec mes amis, je me suis dirigée vers la scène Bell pour voir Sarahmée. La rappeuse a commencé la soirée en fuego avec sa pièce homonyme. J’ai vraiment aimé l’heure complète passée en compagnie de Sarahmée. Sur scène, elle est hypnotisante; on voit qu’elle n’en est pas à ses premiers pas! Elle a d’ailleurs tenu à remercier Laurent Saulnier, l’homme derrière la programmation des Francos, de lui avoir donné sa chance pour la première fois en 2013.

Sarahmée a fait paraître, il y a un peu plus d’une semaine, son troisième album en carrière, Poupée russe. Elle en a fait plusieurs morceaux, au plaisir de la foule qui se laissait transporter au rythme de ses pièces. La foule de tous âges rassemblés devant la scène Bell ne s’est pas fait prier pour danser. J’ai trouvé ça franchement beau, c’est comme si le rap devenait de plus en plus démocratisé au Québec. Parlant de danse, mention spéciale aux danseur.se.s de Sarahmée qui ont franchement assuré!

LaF

Le truc pour un bon compte-rendu des Francos, c’est d’avoir des amis avec qui les vivre qui ne veulent pas toujours voir les mêmes spectacles. Cette fois, j’ai commencé ma soirée avec mes deux amis et LaF, mais je me suis rapidement dirigé vers Koriass et FouKi. Mon meilleur ami (oui, le même qu’hier) m’a gardé au courant de ce que j’ai manqué. Il m’a appris que le groupe a repris L’oiseau-vitre de Jean Leloup et que Franky Fade est venu faire son verse de Rencontre fortuite. Fait amusant, en ouverture de spectacle, mon meilleur ami m’a dit « je me demande si Franky Fade va être là pour Rencontre fortuite. » Malheureusement, je n’ai pas été présente pour l’entendre, mais comme on dit, dans la vie, il faut faire des choix!

À l’instar de bien des musiciens, les membres de LaF ont eu le temps de créer de la nouvelle musique avec la pandémie. Ils ont donc profité des Francos pour casser du nouveau matériel, ce que le public a bien apprécié, semble-t-il. Je dis « semble-t-il », car j’étais déjà en train de courir vers la scène Bell au moment où ils annonçaient un nouveau morceau.

J’aimerais, une fois de plus, faire une mention spéciale au roi des choux Mantisse et sa sexyness.

FouKi et Koriass

Après une course qui m’a fait maugréer dans ma barbe (invisible) « maudit, elle est ben loin l’entrée de la section A de la scène Bell », j’ai finalement retrouvé d’autres amies pour le spectacle de FouKi et Koriass. Si je suis arrivée essoufflée au spectacle, l’énergie de la foule m’a rapidement remis dans le bon état d’esprit.

J’avoue qu’au début, quand j’ai vu FouKi et Koriass ensemble sur la programmation des Francos, j’ai été surprise. Je doutais de la viabilité de la cohabitation entre ces deux rappeurs ensemble. Ils ont une énergie diamétralement opposée. Mais l’année passée, ils ont lancé un album ensemble, Génies en herbe. Honnêtement, en spectacle, ça le fait entièrement. Même si ça donne des moments un peu spéciaux où Koriass rappe comme seul Koriass sait le faire, un peu agressivement, comme sur la pièce Bénis par exemple, vers un pauvre FouKi qui ne réussit pas à matcher cette énergie.

FouKi et Koriass ont honnêtement une belle complicité ensemble, et Koriass en a une encore plus belle avec les caméras braqués sur lui. On voit qu’il aime jouer avec elles. Les deux hommes ont également eu le temps de briller en mode esseulé : Koriass avec Blacklights (qui a donné tout un coup de fouet à une foule déjà pas mal survoltée) et 5 à 7 et FouKi avec Ciel et Copilote.

Je l’avoue, quand Koriass a annoncé qu’il nous laissait entre les mains de son copilote FouKi, mon amie et moi, nous nous sommes mises à crier comme deux adolescentes à un spectacle de Justin Bieber. On espérait voir Jay Scøtt apparaître, mais il n’est jamais arrivé. C’est FouKi qui a assuré la chanson au complet, et malgré un petit blanc dans les paroles du premier couplet (habituellement chanté par Jay), ce fut un défi relevé! Alicia Moffet manquait également sur scène pour Ciel, mais elle répondait quand même à FouKi grâce à un enregistrement.

La soirée s’est terminée avec la pièce Gayé de FouKi et un joint, ma foi, immense. Je crois pouvoir affirmer que la foule a vraiment apprécié le spectacle. J’étais presque rendue au métro Place-des-Arts quand la foule a cessé d’essayer d’obtenir un rappel des deux rappeurs.

Crédit photo: Alexanne Brisson