C’est parti pour un retour sur mes jours 2,3 et 4 du FME 2021. En rétrospective, je me rends compte que j’ai passé beaucoup de temps au Cabaret de la Dernière Chance, ce qui est généralement un bon signe!

Ducks Ltd. et Bad Waitress

La maison de disque Royal Mountain Records, qui malgré son nom est basée à Toronto, nous présentait deux de ses nouveaux projets : Bad Waitress et Ducks Ltd.. Les premières viennent tout juste de lancer leur premier album vendredi dernier alors que les seconds lanceront leur premier en octobre. C’est d’abord Ducks Ltd. qui prenait la scène. Leur musique est un rock mélodieux qui incorpore des éléments de post-punk. Le chanteur Tom McGreevy a une approche plutôt pop et ça fonctionne très bien. Le groupe était très dynamique et cette énergie débordante qui habitait la scène transpirait dans la foule qui appréciait les pièces efficaces du groupe. Nous allons certainement surveiller cette sortie le premier octobre prochain!

J’avais très hâte de voir Bad Waitress sur scène. Leur punk-rock a trouvé faveur à mes oreilles et j’avais hâte de voir si leur personnalité était aussi colorée sur scène qu’en clip. La réponse est oui : elles ont même la tendance à se faire de mauvais coups entre elles à la fin des pièces. Visiblement, le quatuor féminin était très content d’être sur scène pour nous présenter les Rabbit Hole, Manners, Strawberry Milkshake et autres. Leur cohésion musicale sur scène est complète et les jeux de voix servent bien les pièces. C’est un concert franchement plaisant. Si vous aimez le punk rock un peu tannant, Bad Waitress est pour vous.

Calamine

C’est Calamine qui fermait la marche de la soirée dans le sous-sol du Petit Théâtre du Vieux-Noranda. La rappeuse qui vit de beaux moments dernièrement : finale des Francouvertes en 2021 et nommée Révélation Radio-Canada, était visiblement heureuse d’être à Rouyn-Noranda malgré son horaire plutôt chargé! Pas de doute, Calamine est habité par une confiance totale qui se traduit par une interprétation impeccable sur scène. Elle a du plaisir en concert et c’est contagieux. Ella a livré les chansons qu’on attend : Les 4×4, Mona Lise, Hochelagurl, Je swipe et bien plus. Elle nous a même annoncé le titre de son prochain album. Il fait référence à la première insulte qu’elle a reçue sur les réseaux sociaux : Lesbienne woke sur l’auto-tune. On a déjà hâte de l’entendre. Elle a terminé son concert avec Back off the market, une pièce qui date et qu’elle a livrée avec aplomb avec ses musiciens qui sont toujours aussi solides. Le combo de Kèthe Magané, Valérie Lachance-Guillemette et un claviériste que je suspecte être Arthur Evenard offre une base solide sur laquelle Calamine peut s’amuser avec les mots.

Marie-Pierre Arthur & Joe Grass (10e anniversaire du Canal Auditif)

Vous comprendrez que les prochaines phrases seront entièrement biaisées, complètement fa-fan et absolument pas professionnelles. 10 ans, c’est beaucoup de travail. 10 ans de bonne compagnie de Stéphane et les collaborateurs du Canal Auditif, c’est toute une aventure. De lancer les festivités de nos 10 ans au FME est encore plus significatif. C’est le premier festival qui m’a accrédité, à une époque où la qualité de mes textes était beaucoup plus exécrable que ce que vous lisez maintenant. Pour lancer le tout, nous avions le plus beau gâteau de fête : Marie-Pierre Arthur et Joe Grass qui avait préparé un 25 minutes acoustique pour l’occasion. C’était un moment tout à fait émouvant et nous nous sentons privilégiés que ces deux artistes que nous respectons aient pris la scène dans le cadre de cet événement bien unique.

J’avais fait une demande à Marie-Pierre Arthur : si elle le « feelait » je suis très fan depuis quelques mois (je suis donc plus de dix ans en retard) de la chanson Le vent m’appelle par mon prénom. Même si je ne viens pas de Gaspésie, j’ai grandi sur le bord du St-Laurent et parfois, dans les journées de folies, entre deux festivals quand on court, le béton montréalais me donne le spleen et je me sens un peu perdu dans cette danse un peu folle de notre quotidien. C’est pour ça que cette pièce me rappelle le calme facile à trouver quand on regarde l’horizon lointain d’une étendue d’eau majestueuse. Elle a accepté ma demande et j’ai versé quelques larmes. Parce que même après 10 ans à dévorer de la musique à un rythme effréné, la musique m’émeut encore beaucoup. Et la pièce magnifique de Marie-Pierre Arthur fait partie de celles qui ont une place privilégiée dans mon cœur. Merci à Joe et Marie-Pierre pour tout. C’était magnifique.

Vanille et Mort Rose

De retour à notre programme régulier, j’étais une fois de plus au Cabaret de la Dernière Chance pour le plateau double de Vanille et Mort Rose. La première a lancé le très bon Soleil ’96 au début de l’année alors que Mort Rose s’apprête à lancer son deuxième album vendredi prochain. Commençons par Vanille qui a livré les chansons de son album et quelques nouvelles pièces. Son rock est charmant et efficace avec des mélodies aériennes et des riffs qui n’oublient jamais de chatouiller les oreilles avec sa mélodie. Pendant la performance, je me disais que c’était le genre de concert qui aurait aisément pu jouer sur la scène du Roadhouse dans Twin Peaks. Ceux qui savent comprendront l’atmosphère qui habitait le bar-spectacle.

Mort Rose était attriqué de chapeaux de cowboys pour présenter les pièces du prochain album. Le plus impressionnant c’est qu’ils aient réussi à réunir 8 musiciens sur la petite scène du Cabaret de la dernière chance. La formation nous a offert un bon moment qui donne envie de tendre l’oreille à Au revoir cowboys. Tout était fluide et le virage un peu plus garage du groupe lui sied bien. Ce sera une sortie à surveiller vendredi prochain!

Marie-Pierre Arthur

Après avoir eu un moment privilégié samedi, j’étais curieux d’aller visiter le Poisson-volant pour y voir le concert en bonne et due forme. Tout d’abord quelques mots sur le lieu très agréable qu’a créé le festival pour offrir des concerts tout l’été. Avec la vue sur le lac Osisko, sa superficie spacieuse sans exagération et ses loges, c’est un endroit idéal pour faire des concerts. Marie-Pierre Arthur pour sa part a offert une performance particulièrement rock. L’autrice-compositrice-interprète était visiblement très heureuse de retrouver une plus grande foule et l’a souligné à quelques occasions.

Elle a navigué à travers ses succès tout naturellement, passant de la pièce-titre du dernier album, Des feux pour voir, à Rien à faire à Les nuits entières. La cohésion de son groupe sur scène est aussi impressionnante : François Lafontaine, Erika Angell, Joe Grass et Robbie Kuster s’écoutent et se complètent à merveille. De plus, les sourires échangés entre les membres démontrent bien le plaisir qui habite le groupe. Un plaisir contagieux qui s’est transmis au public.

Fhang

J’ai décidé de partir avant le concert de Louis-Jean Cormier, comme nous l’avions déjà couvert cet été, pour retrouver le Cabaret de la Dernière Chance pour voir sur scène Fhang. Le projet de Mishka Stein et Sam Woywitka s’est composé à distance. Est-ce que le duo est capable de recréer les pièces sur scène? La réponse est oui! Mais ça demande beaucoup de matériel! Mishka Stein portait une guitare et basse construite ensemble à la manière d’une double guitare, en plus de jouer des synthétiseurs et de chanter alors que Wowitka jouait des synthétiseurs, de la batterie en plus de chanter et de faire des effets de voix. C’est presque comme regarder les Olympiques, mais en version spectacle. Le sens du mot performance prend tout son sens dans ce contexte. Le résultat avait beaucoup de groove et restait fidèle à la proposition sur album!

Puis, c’était Valence qui prenait la scène, mais je vous reviendrai sur ça vendredi étant donné que j’assisterai à son lancement au Ministère.

C’était mon neuvième FME cette année et j’ai toujours autant de plaisir à m’y plonger. Je voudrais prendre le temps de remercier l’organisation qui est embarquée avec nous à pieds joints pour lancer les festivités du 10e. Ça nous touche. Nous serons au rendez-vous pour votre 20e l’an prochain! Merci à Anthony, Magali, Elie-Anne, Sandy, Jenny, Claude, Étienne, Karine, Jean-Philippe et tous les autres qui permettent que l’événement se déroule année après année. Je repars toujours le cœur rempli, mais cette année, il est sur le bord d’exploser dans ma poitrine. Merci à Joe et Marie-Pierre pour le concert. Merci aux amis journalistes, chroniqueurs et membres de l’industrie qui se sont déplacés pour qu’on célèbre ensemble et un merci tout spécial à mon ami, mon frère, mon partner depuis 10 ans : l’unique Stéphane Deslauriers sans qui, tout ceci n’aurait jamais eu lieu.

Crédit photo: Couverture : Louis-Jalbert