Concerts

Festival Santa Teresa 2024 jour 1 : Thierry Larose, Karkwa, Night Lunch et Unessential Oils

En cette première journée des festivités à Santa Teresa 2024, plusieurs artistes connus et moins connus foulaient les différentes scènes de ce festival qui ne cesse de croître et de se solidifier. La soirée aura commencé avec Thierry Larose, avant de laisser place à Karkwa. Et plus tard, les groupes Night Lunch et Unessential Oils se sont succédés au bar Le Chacha.

Photos par Aja Palmer

Thierry Larose

C’est sur la grosse scène extérieure que le guitariste Thierry Larose et sa bande se sont amusés pendant 45 minutes au travers du répertoire de Cantalou et de Sprint!, les deux albums de l’auteur-compositeur-interprète. Bien que ce dernier et ses acolytes Ariane Roy et Lou-Adriane Cassidy soient au plus fort de ce que l’on connaît maintenant comme Le roy, la rose et le lou[p], il faut se rappeler que les membres du trio ont également leur propre projet et que ceux-ci ne cessent nullement de respirer pendant ce grand vent populaire. Concernant le présent spectacle, on peut d’abord avancer que, si on a déjà vu Thierry Larose en spectacle, il n’y avait aucune surprise.

Accompagné de Sam Beaulé à la basse, Charles-Antoine Olivier dit CAO à la batterie, Alexandre Martel à la guitare et Cassidy aux claviers, aux percussions et à la guitare, Larose a de nouveau démontré la fraîcheur de sa musique pop-rock et de ses textes à la fois intimes et accessibles. Dans cet univers qui rappelle souvent les films pour adolescents avec une touche un peu plus sérieuse, tout fonctionne. La cohésion entre les musiciens sur scène est toujours palpable, on sent que ces derniers s’amusent et les chansons sont bien rendues. Les guitares se font aller, c’est entraînant, ça met de bonne humeur. On retient les chansons Portrait d’une Mariane, Frisbee & Marmelade du côté de Sprint!, puis notamment Club Vidéo, Cantalou, Chanson pour Bérénice Einberg et Les amants de Pompéi du côté de Cantalou.

Karkwa

Dire que les 5 membres de Karkwa étaient en forme s’avère un euphémisme. Tels des adolescents, aux techniques toutes sauf juvéniles, le mythique groupe québécois a raflé tous les souffles sur leur passage. On affirme même que, si ce n’était du festival et de contraintes rattachées par exemple à l’heure et au bruit, le quintette rock serait resté sur scène 2-3 heures de plus, même après leur performance sans failles ni temps mort qui aura duré près de 2 heures. Depuis leur grand retour, l’attention à leur égard se veut tout aussi importante que dans leurs bonnes années du passé. On peut donc dire que c’était comme si de rien n’était et que la bande n’avait en fait jamais arrêté de jouer ensemble.

Ce qui, loin du doute, a été l’élément clé de ce spectacle, c’est le fait que Karkwa s’est amusé avec leurs compositions existantes, soit en les allongeant, en les adoucissant ou, au contraire, en les rendant d’autant plus rock et disjonctées. C’était comme si ces derniers jouaient les versions qu’on aurait toujours voulu entendre, du moins, celles qui, dans nos têtes, ne s’arrêtent pas même quand ça s’arrête. Dans ce tout explosif s’ajoutaient des visuels près du psychédélique et d’omniprésents jeux de lumière, lesquels ont donné une couche d’énergie supplémentaire à la bande qui carburait comme s’il n’y avait pas de lendemain. On a même eu droit à des débordements enrichissants, soit des synthétiseurs jazz électro disco du côté de François Lafontaine, des solos de guitare de Louis-Jean Cormier, puis des moments plus axés sur les percussions de Julien Sagot. Bien évidemment, le bassiste Martin Lamontagne et le batteur Stéphane Bergeron complétaient le tout avec beaucoup de groove d’un bord et d’aplomb de l’autre. Ce qu’on remarque également, c’est que la bande nous a souvent offert des transitions sans coupures, comme un jam qui peut, à tout moment, partir dans tous les sens. Au sujet des chansons, les spectateurs ont eu droit à un voyage dans tout leur répertoire, soit de la pièce d’ouverture de leur plus récent album Dans la seconde à la chanson Le coup d’état figurant sur Les tremblements s’immobilisent. L’amalgame d’émotions frappe chaque fois ; les voir en spectacle, c’est toujours comme si c’était la première fois.

Night Lunch

Ce qui est toujours un plaisir dans les festivals, c’est de se permettre d’aller voir des spectacles d’artistes que l’on connaît peu ou pas du tout. C’est le cas ici avec Night Lunch, un quatuor montréalais qui offre une art-pop un peu crooner new-wave claire obscure où la romance et la fantasmagorie remplissent l’univers de leurs compositions. Eux-mêmes disent s’inspirer de projets comme l’album AM Gold du groupe Train, ce qui m’apparaît plus que le cas. Au sujet de leur performance, on peut dire qu’elle était juste et intéressante, sans être éclatante. Il y a certainement quelque chose à faire, car des textures portent et font danser, mais on peut avancer qu’une redondance de toutes parts s’installe, surtout quand on réalise que la moitié des chansons de leur plus récent album Fire in the Rose Garden ont le mot Love dans leur titre.

Unessential Oils

Dans le royaume des huiles non essentielles ou, comme le dit si bien Warren Spicer, les huiles inutiles, il y avait tout sauf du flafla et des choses qu’on regrette d’avoir achetés. Bien que Unessential Oils seront sous peu au Festival de jazz, il semblait intéressant de voir comment ce tout récent projet allait se déployer dans un lieu où à peine 50 personnes s’entassent. D’emblée, on avance que le tout a été livré avec magie et justesse. Avec 3 compositions disponibles jusqu’à maintenant, on se doutait bien que ce moment permettrait d’entendre de nouvelles choses, et certes il n’y a eu aucune déception. Pendant près d’une heure, c’est comme si l’on assistait à un cypher, autrement dit à un jam où le jazz et ses variantes imprègnent sans arrêt l’ensemble du plancher au plafond. Sans savoir exactement quelle chanson jouait à quel moment, même avec quelques pauses éparses, on se plongeait dans leur univers transcendant où les percussions, les synthétiseurs, la basse, la guitare, la batterie et le saxophone se mélangeaient dans un harmonieux tourbillon d’effets. Toutes les raisons sont bonnes pour s’immiscer dans leur écoute.

Crédit photo: Aja Palmer

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