Festival de la chanson de Tadoussac 2024 jour 2 : Paule-Andrée Cassidy et Safia Nolin avec Dans l’Shed, Douance, Claudie Létourneau, Mehdi Cayenne Rau_Ze, David Marin et Les Breastfeeders
En cette seconde journée de la 40e édition du Festival de la chanson de Tadoussac, une programmation des plus complètes et diversifiée au niveau musical a chaleureusement pris place. Parmi ce riche parcours du vendredi, on y retrouvait notamment un spectacle spécial de Paule-Andrée Cassidy et de Safia Nolin avec le duo Dans l’shed, Douance, Claudie Létourneau, Mehdi Cayenne, Rau_Ze, David Marin ainsi que le groupe Les Breastfeeders.
Paule-Andrée Cassidy et Safia Nolin avec Dans l’shed
C’est dans une magnifique petite chapelle protestante construite en 1867-1868 que se tenait le baptême de ce nouvel ajout au sein du Festival de Tadoussac. Le concept en est un qui existe depuis plusieurs années, mais à Petite-Vallée, lequel fait maintenant du millage grâce aux idées du duo folk rock Dans l’shed, autrement nommé Éric Dion et André Lavergne. Il s’agit pour eux de travailler très très brièvement avec des artistes sur des arrangements de chansons existantes. En spectacle, ces derniers ont joué une de leurs compositions folk avant de faire monter Paule-Andrée Cassidy sur scène pour y interpréter avec tendresse et harmonie la chanson Jenny de Richard Desjardins ainsi que l’une de ses plus récentes chansons composée avec Alex Burger. Puis ce fut au tour de Safia Nolin qui, avec sa guitare, a pris place en jouant avec le duo à cordes deux de ses compositions dont La laideur figurant sur son tendre Limoilou.
Douance
C’est installé directement sur la plage que Douance, alias de Alexandrine Rodrigue, et son groupe ont joué pêle-mêle leur plus récent album Monstre. Bien que l’ambiance était au rendez-vous et que l’album rock de 10 pièces à de l’aplomb, il a semblé que leur prestation a manqué d’une certaine énergie, d’une présence qui tardait à se faire réellement sentir. C’est peut-être aussi que le son ne se propage pas de la même manière dans un lieu aussi ouvert. On s’en rejase après un spectacle intérieur!
Claudie Létourneau
De mon côté, la révélation du festival revient jusqu’ici à la performance de Claudie Létourneau en fin d’après-midi au Pub de la Micro. Il faut dire que j’avais seulement écouté quelques chansons de l’auteure-compositrice-interprète, juste assez pour piquer ma curiosité, mais clairement, c’est en spectacle que le côté jazz RnB ressort avec grâce et profondeur, que la candeur intimiste et invitante des textes et de la prestance de Claudie Létourneau fleurissent pleinement. Le quatuor, tous dans le chœur, soit la claviériste Violette Lapierre, le batteur Ismael Chagnon, la bassiste Mélissa Doucet et Claudie Létourneau à la guitare et au chant ont donné des vibrations de la scène de jazz londonienne contemporaine mélangée à Lou-Adriane Cassidy, Emma Peters et Klô Pelgag avec des rythmes à la fois ronds et dynamiques. C’est au final plusieurs compositions qui figureront sur son prochain album, autrement dit son premier long jeu.
Mehdi Cayenne
En soirée à l’Auberge, l’énergumène rock pop rap éclectique Mehdi Cayenne a été le premier à mettre le feu aux planches de cet endroit rassembleur, lequel revient comme salle de spectacle du festival après une trêve de quelques années. Après avoir longuement échangé avec lui il y a peu de temps, il n’y avait aucun doute pour moi que l’animal chic qu’il incarne en personne se transpose de manière entraînante et intelligente en spectacle. C’est d’ailleurs exactement ces mots que j’utilise pour avancer que sa prestation a été marquante par son accessibilité au niveau des paroles et de l’énergie qu’il a su transmettre grâce à ses compositions qui partent dans tous les sens. Ne tenant pas en place, il jouait aussi souvent sur scène qu’au beau milieu de la salle ; on aurait dit un électron qu’on chauffe à son paroxysme. Un autre élément intéressant réside dans sa capacité à faire participer la foule, à l’intégrer facilement à son club. En musique, Mehdi Cayenne à la guitare électrique et au chant et son acolyte à la batterie Gabriel Couture jouaient accompagnés des productions enregistrées. Je serais curieux de voir à quel point ça devient encore plus fou quand il y a plusieurs instrumentistes sur scène.
Rau_Ze
Peu de temps après Mehdi Cayenne, le groupe RnB aux multiples teintes, Rau_Ze, en était à leur premier arrêt en festival à Tadoussac, dans ce même lieu, soit l’Auberge. Ce fut encore une fois un spectacle enflammé et réussi qui aura catapulté les festivaliers dans un univers dansant sur des rythmes maîtrisés aux influences acérées. Ayant rencontré le duo quelques jours avant la sortie de leur premier long jeu groovy à souhait Virer nos vies, lequel ils ont joué de manière éparse avec leur quintette durant la soirée en commençant par l’éponyme, je dois avouer que j’ai hâte de les entendre dans un lieu où la qualité du son et la clarté de la voix de Rose Perron se feront davantage ressentir. Il n’en demeure pas moins que l’expérience fut riche.
David Marin
C’est dans le restaurant gastronomique Chez Mathilde que David Marin prenait place en solo tel un excellent parolier-chansonnier de bar, le temps de jouer quelques compositions folk qui se sont avérées rafraîchissantes, comiques et intelligentes dans leur poésie. On y retient également des moments d’impros et du blues en plus de la chanson Domaine du possible.
Les Breastfeeders
En ce dernier spectacle de la soirée, lequel se déroulait à nouveau dans un sous-sol d’église, le fameux groupe de rock Les Breastfeeders s’est assuré de vider toute l’énergie qu’il nous restait dans le réservoir. C’est comme si la salle était un perpétuel moshpit, une cohésion de personnes complètement envoûtées par l’atmosphère surf rock yé-yé psychédélique de la bande qui, jouant des chansons de l’ensemble de leur répertoire, allant de Mini-jupe et watusi à Les pieds chez toi, n’ont jamais mis le pied sur le frein. À noter que la bande accueille officiellement, depuis peu, la chanteuse Karine Roxane Isabel.
Crédit photo: Cloé Gagné