Critiques

Douance

Monstre

  • Costume Records / Indépendant
  • 2024
  • 37 minutes
7

Douance lançait récemment son premier album en carrière. Alexandrine Rodrigue, qu’on a déjà connue chez Chassepareil et qui avait participé avec son projet solo aux Francouvertes en 2021, avait lancé un premier EP qui laissait voir ses couleurs en février 2021. Trois ans plus tard, voici qu’elle présente un premier album complet.

Douance, c’est un peu la réponse québécoise à des projets comme Snail Mail et Soccer Mommy qui revisite le rock alternatif des années 90 pour l’adapter à aujourd’hui. On retrouve sur Monstre des guitares distorsionnées, mais qui ne sont pas particulièrement lourdes. Là où il y a plus de pesanteur, c’est dans les textes qui creusent des questions existentielles.

L’album approfondi beaucoup plus les bases qu’elle avait misent avec l’EP. Après avoir travaillé avec Dany Placard et Julie Doiron lors du EP, elle s’est tournée vers une autre acadienne pour la réalisation de Monstre : Vivianne Roy. Ça semble un choix logique étant donné les similitudes sonores entre les deux projets. Autour d’elle, il y a Agathe Dupéré à la basse, Mélanie Venditti aux synthétiseurs, Marc-André Labelle à la guitare et Raphaël Léveillé à la batterie.

Les bons moments de Monstre montrent la capacité à Rodrigue de créer de bonnes mélodies vocales qui sont simples, mais efficaces. C’est le cas sur Les choses et Soucis. Sur ces deux pièces, on retrouve aussi des guitares bien sympathiques à la distorsion chaude et granuleuse. La balade Je sais pas est aussi bien sympathique avec son ambiance de slow dansé collé dans un bar où les protagonistes auraient trop bu. Ça sent les fins de relations difficiles, les choix difficiles, les envies de réconfort dans les mauvais bras, bref, ça aurait pu jouer au Roundhouse de Twin Peaks.

Douance ne s’amuse pas seulement avec les guitares, il y a aussi des claviers sympathiques sur Monstre. C’est le cas avec Bisous où les sonorités prennent une autre tangente. Même chose sur SOS avec sa petite guitare nerveuse à l’arrière-plan. C’est aussi le cas avec Cheville où la guitare a des allures sombres avant que le rythme adoucisse le tout.

La seule chose qu’on peut reprocher à Douance sur Monstre, c’est le ton assez uniforme de ses mélodies vocales. Ça manque un tantinet de variété, tout comme les rythmes qui sont généralement assez semblables les uns aux autres. Ce n’est pas dire que c’est plate, mais ça aurait pu bénéficier d’un peu plus de variété.

Monstre reste un exercice franchement réussi et on y trouve de beaux moments qui saura faire plaisir aux fans de la nouvelle vague de rock alternatif. Si vous avez trouvé Snail Mail et Soccer Mommy intéressantes au cours des dernières années, vous allez trouver chez Douance une avenue locale fort pertinente.

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