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Festif 2021: Alex Burger, The Weather Station, The OBGMs, Whitney K et Clairmont The Second

Je remercie le petit bébé Jésus ainsi que l’équipe du directeur général et artistique du Festif, Clément Turgeon Thériault, pour cette programmation. Il faut le dire, elle fut audacieuse, étoffée et au diapason des nouvelles étoiles montantes du pays.

Car avant même que la longue liste du prestigieux prix de musique Polaris ne soit dévoilée cette année, le festival révélait sa propre liste d’artistes. La programmation 2021 fut constituée de grosses pointures canadiennes, tels les Torontois The Weather Station, The OBGMs et Haviah Mighty, Cartel Madras de Calgary, Whitney K du Yukon ainsi qu’une foule d’artistes d’ici. Certains d’entre eux, comme Helena Deland, Comment Debord, Drogue ou encore Paul Jacobs n’ont pas figuré sur les programmations d’une foule de festivals cet été, alors ce fut plaisant de voir que le Festif est sorti des sentiers battus !

Bref, je suis vraiment comblée de mon Festif. Ce samedi 24 juillet, mon aventure à Baie-Saint-Paul se terminait en beauté avec une journée chargée en concerts offerts par ces musicien.nes canadien.nes.

Le site du Quai de Baie-Saint-Paul offrait une vue imprenable sur le Fleuve St-Laurent.
Photo : Jay Kearney

The Weather Station

The Weather Station est un projet qui a pris de la maturité en vieillissant comme un bon vin. Gravitant autour de la chanteuse et musicienne torontoise Tamara Lindeman, le groupe est actif depuis 15 ans déjà. À la base, le groupe torontois s’était plus ou moins distingué dans sa région avec un son indie-folk plutôt générique, mais de bon goût. Aujourd’hui, leur identité hybride entre ça, mais aussi le jazz et la pop contemplative leur a attiré beaucoup d’attention de la part de Pitchfork et du Prix de musique Polaris suite à la sortie de l’album Ignorance en 2021.

The Weather Station nous invitait donc au Quai de Baie-Saint-Paul en ce début d’après-midi particulièrement magnifique. Après quelques chansons parfaitement exécutées, la douce et posée Lindeman s’est montrée reconnaissante envers nous d’être présent.es pour elle dans un français aussi maladroit qu’adorable. Celle qui était vêtue d’un ample complet de denim souple a remercié le soleil, la chaleur, le fleuve et le vent parfait de se mêler de ce moment pour le rendre encore plus agréable, de même que la pleine Lune de la veille. Les chansons tirées de son récent album Ignorance portent un propos environnemental sur des trames calmes, qui se prêtait à merveille au décor. La performance vocale de la chanteuse mezzo-soprano fut sentie et impeccable.

À droite, Whitney K et ses deux musiciens dans la Cour à Sacha.
Photo : Caroline Perron

Whitney K

L’auteur-compositeur-interprète natif du Yukon Whitney K s’est présenté timidement à la petite foule rassemblée dans la Cour à Sacha, située juste de l’autre côté de l’Église du village. Sur album, son style country-folk sensible s’aventure (à mon grand plaisir) du côté du noise à la Velvet Underground. Sur scène, Whitney K n’utilise qu’une basse, parfois deux guitares ainsi qu’une batterie. Bon, je m’attendais à plus de surprises, même si le cowboy city band a offert une prestation sympathique, toute simple et franchement agréable. Le public s’est levé pour applaudir chaudement l’artiste anglophone à la toute fin. Whitney K a semblé flatté et honoré de remonter sur scène pour offrir une ultime chanson seul à sa guitare acoustique pour nous.

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Alex Burger est un habitué du Festif après une dizaine d’années à s’y donner en spectacle, que ce soit au sein de ses groupes ou en solo.
Photo : Caroline Perron

Alex Burger

Il y a de ces artistes qui ont du charisme à revendre : Alex Burger fait partie de ceux qui sont capable d’accrocher une foule en quelques minutes seulement grâce sa spontanéité et sa présence scénique hypnotisante. Faisant suite à la prestation de Whitney K, Alex Burger et sa bande de torcheux des Prix Staff (Elliot Durocher, David Marchand, Mandela Coupal Dalgleish et Lou-Adriane Cassidy) ont habité la scène du début à la fin. Leur récente tournée en Gaspésie leur a certainement permis de se roder ça bien comme il faut! On a pu se réjouir des pièces country-rock crottées et sensibles de son premier album Sweet Montérégie paru cet hiver. Comment ne pas avoir le «motton» dans la gorge sur les paroles de Josée ? Avec la géniale multi-intrumentiste qu’est Cassidy aux harmonies de voix, cette prestation sous le soleil de 17h est, pour moi, un sans faute.

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Le rappeur Clairmont The Second sur la scène du Parc du Gouffre. Photo : Caroline Perron

Clairmont The Second

Ce sera la seule critique de concert négative que j’écrirai cette semaine. J’avais des attentes élevées pour le rappeur sélectionné sur la longue liste du prix de musique Polaris 2021 pour son album It’s Not How It Sounds (2020). L’artiste torontois Clairmont The Second a offert une prestation qui manquait hélas de préparation. Le MC a éprouvé des difficultés à mémoriser ses textes alors qu’il était seul avec sa DJ à devoir occuper l’espace d’une immense scène extérieure. Malgré ses efforts, Clairmont The Second n’a que très peu réussi à accrocher l’attention de la foule qui attendait impatiemment que FouKi ne prenne le relais. C’est correct de l’échapper, mais j’ai bien hâte de revoir le rappeur dans un contexte où la foule sera là pour lui donner de l’énergie en retour.

Claude Grenier (Félix Bélisle) le chanteur du groupe Choses Sauvages a retiré son chandail après quelques chansons seulement. Photo : Jay Kearney

The OBGMs

Une vraie claque en plein visage ! Le clou de ma soirée fut la prestation décapante du quatuor de punk torontois The OBGMs, sur le site de la bétonnière Perron (celle où les voitures prêtes pour la ferraille faisaient office de fond à la scène). Leur style étant 100% punk, chaque courte chanson était comme une explosion de sons dont l’intensité montait rapidement crescendo. Je n’avais plus du tout d’énergie après Choses Sauvages, mais The OBGMs m’a recrinquée en quelques minutes. En plus d’être extrêmement généreux en interventions, le chanteur principal et guitariste Densil McFarlane a tenu à nous dire à quel point il était fier et reconnaissant de jouer au Québec : «We played more in Quebec than in our hometown…». Celui-ci a fait participer le public du début à la fin, puis est descendu dans le monde pour trasher à plusieurs reprises. J’ai très hâte de les revoir en concert et je souhaite sincèrement que la visibilité du Prix de musique Polaris serve à faire reconnaitre leur talent sur album comme en live à travers le monde.

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Le quatuor The OBGMs a offert une prestation explosive et extrêmement généreuse aux festivaliers. Photo : Jay Kearney

En conclusion.

Mon Festif 2021 s’est terminé à 3h du matin sur le Parvis de l’Église de Baie-Saint-Paul à manger une pizza fraîchement confectionnée sur le trottoir par une pizzeria dont le nom m’échappe, mais c’est la porte directement à côté de chez Pineault! Une centaine de personnes rassemblées au même endroit que moi chantaient à tue-tête des chansons québécoises pour remplacer la traditionnelle fanfare du Festif, qui n’était pas là cette année.

Mes shows coups de coeurs cette année : Haviah Mighty, Jesuslesfilles, The OBGMs, Alex Burger et Calamine. Voilà! Ah pis ma crème glacée à la pistache pendant le spectacle de Valence.

Crédit photo: Jay Kearney

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