Critiques

sweet montérégie

Alex Burger

Sweet Montérégie

  • Big In the Garden
  • 2021
  • 33 minutes
8
Le meilleur de lca

Il y avait au sein de Caltâr-Bateau deux forces créatrices assez imposantes. D’un côté Alex Burger qui a une forte propension pour la chanson pop québécoise influencée par les grands de notre répertoire : Leloup, Bélanger, Rivard et même Séguin. De l’autre, Étienne Dupré (alias Duu) qui se trouve dans le champ gauche du rock expérimental. Ce dernier avait raconté en entrevue, en mai 2018, que le consensus ne profitait ni à l’un ni à l’autre. À l’écoute de Sweet Montérégie, on est obligé de se ranger derrière son opinion.

En ce moment, dans la génération d’artistes qui pige dans les sonorités beau-dommagiennes, c’est Burger qui en sort champion pour une simple et bonne raison : il sait écrire des chansons porteuses. Doué avec les mélodies fédératrices, Burger sait aussi dessiner un peu en dehors des lignes. Autrement dit, il est assez audacieux pour plaire à la jeunesse, mais pas assez wild pour faire peur à ta tante. D’ailleurs, c’est probablement ce qui explique son passage réussi à La Voix. Qui aurait pensé?

Ici, Alex Burger ne boude pas le country rock et plonge plutôt dans ce genre qui peut rapidement virer à la farce. Il trouve le moyen de rendre le tout avec goût comme le démontre l’excellente J’prends ça pour du cash. Oui, la trame sonne comme des trucs qu’on a déjà entendu, mais le refrain est doté d’une solide mélodie avec des mots qui évitent tous les clichés. Ajoutez à cela des moments où Burger prononce les « e » en fin de vers comme les plus grands de la chanson française. Ça pourrait être irritant, mais c’est si bien ficelé que ça nous fait plutôt sourire.

Dans la même veine, on retrouve Chanson pour Simon qui est faite sur mesure pour que la bière se renverse dans un spectacle, alors que le public danse en se tenant par les épaules et en gueulant à tue-tête le refrain. Ça nous rappelle de merveilleux moments de brosses. Il s’est même adjoint les services d’Alice Tougas (Canailles) pour cette chanson qui célèbre l’auberge le Sea Shack.

Parmi les autres bons coups, la surprenante C’est pas le Pérou; pièce qui plonge dans des sonorités électroniques funky sans s’éloigner de l’identité du projet.

« dimanche dans les draps
à débuzzer dans tes bras

je sais c’est pas le Pérou
mais criss que c’est beau chez vous »

– C’est pas le Pérou

Alex Burger ne révolutionne rien sur Sweet Montérégie, mais il nous livre un excellent album de chansons francophones. Sa plume est intelligente et il mise sur sa capacité de décrire des situations avec une agréable précision. De plus, faire du country rock est un exercice périlleux. Il s’en sort en tassant la poussière sur l’épaule de son coat à frange.

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