Chroniques

Les albums parfaits (1950-1960)

The Beatles — Sgt Pepper’s Lonely Heart Club Band (1967)

Parlophone

Ce chef-d’oeuvre a été salué maintes fois. Un seul mot me vient en tête : innovation. Innovation dans l’écriture chansonnière, dans la conception graphique de la pochette. Innovation dans les nouvelles techniques d’enregistrement (fondus imbriqués, effets de studio, etc.). Innovation dans l’incorporation de nouvelles influences (music-hall, musiques classiques orientales et occidentales, etc.). Sgt Pepper’s Lonely Hearts Club Band des Beatles est venu combler le large fossé qui persistait entre la musique populaire et le grand art. Il reflète à la perfection l’ouverture de la jeunesse contemporaine de l’époque à la contre-culture. Ce disque est un exploit ! (SD)

The Velvet Underground and Nico — The Velvet Underground and Nico (1967)

Verve

Le Velvet Underground occupe une place de choix dans mes plaisirs auditifs. La première fois que j’ai écouté le « banana album », je fus subjugué par cette combinaison de mélodies émouvantes (particulièrement celles de l’Allemande Nico) et du son garage / dissonant que dispensent Reed, Cale, Morisson et Tucker. Dire que ce disque fut un échec commercial lors de sa sortie! Il est aujourd’hui répertorié au National Recording Registry. Et je cite l’institution : « Modern music starts with the Velvets, and the implications and influence of what they did seem to go on forever ». Rien d’autre à ajouter. (SD)

Robert Charlebois et Louise Forestier — Robert Charlebois avec Louise Forestier (1968)

Gamma

En 1968, un chanteur frisé revenait tout juste de la Californie et L’Osstidcho brassait justement la province avec une bonne dose de contre-culture américaine. Robert Charlebois, Louise Forestier, Mouffe, Yvon Deschamps et Paul Buissonneau avaient l’intention de frapper fort dans un Québec qui venait de se réveiller grâce à la Révolution tranquille. Cet album collaboratif a été écrit au même moment. On y retrouve des grands succès du rock québécois comme Lindberg, California, La marche du président et Dolores. Charlebois a écrit quelques-unes des pièces, mais on y retrouve aussi des textes de Gilles Vigneault, Claude Péloquin et Marcel Sabourin. C’est une œuvre politique — sans être militante —, psychédélique et libre. (LP)

King Crimson — In The Court of the Crimson King (1969)

Island Records

Alors que l’opposition à la guerre du Vietnam était à son comble, la pochette imaginée par l’artiste Barry Godber est lugubre : tout est là dans le visage de l’homme schizoïde hurlant, le regard fixé sur une horreur que nous ne pouvons pas voir. Inspirés par la grandeur symphonique des Moody Blues, par les techniques de production de Brian Wilson, par les expériences psychédéliques de Pink Floyd et des Beatles, King Crimson a transformé ces éléments-là en un tout pour ensuite inspirer des décennies de musiciens. C’est pour cela que In the Court of the Crimson King est considéré comme l’un classique du rock progressif, même s’il reçût un accueil mitigé lors de sa sortie en 1969 — en même temps, quel génie échappe aux reproches ? Aucun! (EL)

Led Zeppelin — II (1969)

Atlantic Records

Avec l’habituel mélange de blues et de hard rock, mené par la voix distinctive de Robert Plant et les solos emportés de Jimmy Page, le deuxième album de Led Zeppelin confirme les promesses du premier chapitre. Il renferme du matériel original, en plus de quelques subtiles relectures de standards de blues gracieuseté de Willie Dixon et Chester Burnett. Led Zeppelin II est rempli de testostérone, de théâtralité et d’explosivité. C’est la porte d’entrée idéale pour bien comprendre la furieuse bestialité qui caractérisait le son de Led Zep. (SD)

Robert Charlebois — Québec Love (1969)

Gamma

En 1969, Charlebois poursuivait sa révolution musicale en appuyant encore plus sur l’accélérateur psychédélique et en utilisant le joual plus que jamais. L’auteur-compositeur-interprète frisé s’est inspiré de ses amis qui aimaient le jazz libre et du milieu d’intellectuels indépendantistes qui avaient envie de délivrer la province, toujours cachée sous la soutane. C’était aussi l’émerveillement de la jeunesse devant la vie de sexe, drogues et de rock’n’roll. Que dire de la magistrale chute de Fin du monde qui reprend les mots de Jean L’Évangéliste. On peut les interpréter comme une opposition à la guerre et un pied de né à l’Église tout à la fois. Il y a eu au Québec, un avant et un après Charlebois. Québec Love le démontre noir sur blanc. (LP)

The Beatles — Abbey Road (1969)

Apple Records

Abbey Road est le dernier enregistrement où John, Paul, George et Ringo se retrouvent avec le réalisateur Georges Martin en studio… dans une atmosphère lourde et conflictuelle. Totalement désunis, les Beatles se surpassent grâce au talent brut qui habitait ses membres. Chacune des pièces, prises individuellement, contient les sensibilités de chaque compositeur. En plus d’être la meilleure porte d’entrée pour découvrir les immenses aptitudes de composition des « Fab Four », l’ultime œuvre studio des Beatles vieillit magnifiquement bien. (SD)

Les albums parfaits 1970
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