Critiques

Dylan Carlson

Conquistador

  • Sargent House
  • 2018
  • 32 minutes
8
Le meilleur de lca

Dylan Carlson, fondateur et seul membre constant du légendaire groupe Earth, est de retour avec un album solo, Conquistador. Après de multiples réinventions avec son projet principal qui est passé du drone metal au post-rock pour aussi toucher au rock « sludgeux », Carlson présente cette fois-ci un résumé de ses différentes influences sur un court album de 5 pièces.

L’album s’ouvre sur la chanson titre, le plus long et intéressant morceau de l’album. Le guitariste nous amène dans un univers ou le western spaghetti rencontre la planète Earth des années The Bees Made Honey in the Lion’s Skull. Comme tout ce que touche le drone et le doom, il faut écouter la chose à un fort niveau sonore pour saisir les subtilités de la guitare cristalline en avant-plan et des autres bourdonnements en défensive : ici, une guitare « slide » et des sonorités qui rappellent le vent du désert. Le tout s’empile majestueusement dans un 13 minutes d’hypnose qui nous mène vers la fin à des boucles de guitares qui finissent par se mélanger dans un superbe chaos.

When The Horses Were Shorn of Their Hooves, servi en deuxième service, rappelle le plus récent album de Earth, Primitve and Deadly. Le son clair de la Telecaster fait place à plus de fuzz sans toutefois atteindre un point de saturation. Le mot d’ordre semble avoir été donné à Kurt Ballou (génial maître de la console et aussi guitariste de Converge) qui fait preuve de retenue et garde le tout plutôt clair.

Après un court intervalle, le festival de la guitare répétitive se poursuit avec Scorpions in their Mouths qui s’ouvre sur un feedback bien senti pour ensuite faire place à un riff répétitif et, bizarrement, accrocheur. Nous sommes ici en territoire du Earth des années 90 : de la distorsion, des répétitions et pratiquement aucune percussion, outre un bruit de ce qui semble être une cymbale ici et là. Les fans de la première heure aimeront assurément.

Pour la finale, on revient à des guitares plus propres qui rappellent le côté post-rock de Earth des années 2000. Carlson enfile les accords alors que les guitares en arrière-plan viennent créer une ambiance de film catastrophe avec, vers la fin, une lueur d’espoir sous forme de rares accords majeurs.

Bref, un beau 32 minutes qui se laisse découvrir couché(e) sur le plancher du salon, la tête directement dans les caisses de son. Dylan Carlson a vraiment le génie de créer la beauté avec une guitare et un mur d’amplificateurs.

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