POP Montréal 2017 : Soirée du 15 septembre
C’était un vendredi soir de POP et il y avait quelques spectacles aguichants à l’affiche. Pendant que plusieurs se dirigeaient vers The Dears qui jouait l’intégralité de No Cities Left, j’optais plutôt pour le groupe LAPS à la Sala Rossa.
LAPS
LAPS est un groupe installé à Montréal, dont certains membres sont originaires de Frédéricton. Mené par la charismatique Heather, la formation fait dans le rock dissonant et l’art rock qui vire parfois même math rock. C’est terriblement plaisant pour les oreilles. Le guitariste est particulièrement intéressant à aller voir aller. Il ne sent pas le besoin de toujours jouer, au contraire, il ponctue avec nuance, intelligence et inventivité. Le groupe vient tout juste de faire paraître un split avec La Fête et nous ont balancés les deux chansons l’une après l’autre. Malgré le peu de spectateurs, la formation ne s’est pas formalisée de tout ça. Ils ont été généreux sans bon sens pour ceux qui s’étaient déplacés. C’est l’un des bons spectacles que j’ai vus à date à POP.
Crabe
C’est d’abord Crabe qui m’avait attiré à la Sala Rossa. Après avoir écouté Ensemble de Barrdo pendant l’entracte (pour vrai, cette chanson ne se termine jamais), le groupe de Mertin Hoëk et Gabriel Lapierre ont pris la scène. Ils sont toujours un phénomène à entendre ou voir. Le duo n’a pas lésiné en lançant les hostilités avec Encourir mes passions tirées du Temps F33l paru l’an dernier. C’était brutal, chirurgical et impressionnant. Hoëk joue avec une rapidité et une précision d’exécution sans pareil. Parce qu’une chose est sûre, si tu peux jouer du Crabe les yeux fermés… t’es un demi-dieu de la guitare. Je suis parti à regret avant la fin de la performance pour me diriger au Rialto.
Little Scream
Lorsque je suis arrivé au Rialto Hall, Laurel Sprengelmeyer était déjà en train de jouer Wreckage devant une salle à demi remplie. L’Américaine installée à Montréal depuis plusieurs années, était en grande forme. Elle a livré plusieurs chansons de Cult Following paru en mai 2016 avant d’achever de conquérir la foule avec l’intoxicante Love as a Weapon et la non moins plaisante Dark Dance. Little Scream a même joué une nouvelle chanson fort réussie. Elle était notamment accompagnée de la très capable Lisa Moore (Blood & Glass, Creature). Le seul petit hic est qu’elle a décidé de terminer sur un blues dont le nom m’échappe, mais qui n’était pas tellement hop la vie. Après nous avoir crinqués avec ces chansons plus dansantes, c’était un drôle de choix.
John Maus
John Maus est à la fois un chanteur qui déglingue la pop et un philosophe qui fait aller ses cordes vocales. Il était de passage au Rialto dans le cadre de POP Montréal et c’est surprenant de voir à quel point l’Américain est populaire dans la métropole. La salle était remplie au maximum de sa capacité pour la performance d’une quarantaine de minutes où John Maus a dû suer deux litres d’eau. Sa présence scénique très punk, dynamique et parfois même violente jure avec son électro-pop qui incorpore des éléments de new wave. Sur scène un dirait un mélange d’Andrew W.K., Mac DeMarco et Greg Saulnier de Deerhoof. Parfois, on se demande s’il chante vraiment en direct, puisqu’il crie tellement en dehors de ses moments chantés et hors du micro qu’il faut qu’il possède des poumons de fer. Non seulement ça, mais parfois certaines voix semblaient entrer avant qu’il ne soit sur le micro. Enfin, ce n’est pas essentiel, sa performance restait impressionnante en soi.
On se revoit demain!