The Cairo Gang
Goes Missing
- Drag City
- 2015
- 37 minutes
Réglons immédiatement une chose. Ce Cairo Gang n’a aucun lien de parenté avec les espions britanniques du même nom qui ont «œuvré» à Dublin pendant la guerre d’indépendance irlandaise. C’est plutôt un groupe de folk rock américain mené par le doué songwriter Emmet Kelly. L’homme se fait accompagner par une formation à géométrie variable qui inclut de temps à autre Angel Olsen… celle qui a fait paraître un Burn Your Fire For No Witness fort prisé par l’auteur de ces lignes. Dernier album studio paru? Tiny Rebels qui s’est révélé en 2013. Fait à noter, Kelly est un proche de Bonnie «Prince» Billy… un autre que l’on apprécie beaucoup.
Donc, à quelle enseigne musicale loge The Cairo Gang? Si vous affectionnez tout ce qui appartient aux années 60, le psychédélisme et le folk rock à la The Byrds entre autres, vous saurez reconnaître la juste valeur de ce groupe. Voilà un Goes Missing qui embrasse à pleine bouche (langue incluse) la musique de Roger McGuinn ainsi que dans une moindre mesure celle du vieux R.E.M, époque Document/Green. Le penchant brinquebalant à la Guided By Voices fait également sentir sa présence. Avis aux amateurs d’inventivité et de modernisme, vous allez détester ce disque!
Est-ce qu’on a tripé notre vie à l’écoute de ce Goes Missing? Pas tout à fait. Et la principale raison réside dans cette trop grande ressemblance avec la musique des Byrds. Ça respire la Rickenbacker à plein nez et les mélodies sont pratiquement calquées sur l’approche vocale et ce que proposait McGuinn à l’époque. Ce qui sauve la mise est l’excellent travail de songwriting d’Emmet Kelly qui réussit somme toute à nous captiver du début à la fin. Ici, on pense à quelques pépites chansonnières telles que la beatlesque Be What You Are, les très The Byrds titrés respectivement Sniper, She Don’t Want You et A Heart Like Yours, le petit côté garage rock évoqué sur Ice Fishing ainsi que la ténébreuse The Open Sky.
Objectivement, malgré des chansons de qualité, on accroche négativement aux aveuglantes similitudes qui font référence aux grandes pointures du rock américain issues des années 60. Ça manque clairement de personnalité et d’audace. Cela dit, ce n’est pas à jeter aux ordures. Si vous aimez vous coltiner à des artistes tels que Mikal Cronin, Ty Segall, Tim Presley (White Fence), vous pourriez vous laisser séduire par le travail d’Emmet Kelly. Conclusion? Un disque en dent de scie qui provoque quelques frémissements çà et là, mais rien pour écrire à sa maman. Une adéquate diversion sonore.
Ma note: 6,5/10
The Cairo Gang
Goes Missing
Drag City
37 minutes