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Festival en chanson de Petite-Vallée 2023 | Jour 4 : À la rencontre de Pierre Flynn et Ariane Roy

Pour ma quatrième journée au Festival en chanson de Petite-Vallée, après quelques tergiversations, j’ai finalement jeté mon dévolu sur l’événement À la rencontre de Pierre Flynn; un entretien chanté entre l’auteur-compositeur qui célèbre cette année ses cinquante ans de carrière et le directeur général et artistique du festival, Alan Côté.

En fin de soirée, je me suis rendu au Camp Chanson de Petite-Vallée pour assister au concert d’Ariane Roy dont la performance la veille, dans le cadre de La Marée du gars du Lac, fut des plus convaincantes.

Crédit photo : Alexandre Cotton

À la rencontre de Pierre Flynn : un parcours qui impose le respect

Peu importe l’artiste mis en valeur, je suis toujours friand de ce genre d’interview qui survole la carrière d’un musicien. Dans ce cas-ci, c’est l’auteur-compositeur Pierre Flynn qui partageait avec générosité sa longue trajectoire artistique avec son ami et complice de longue date, Alan Côté.

Pour l’occasion, deux fauteuils « vintage » étaient installés sur scène en plus d’un piano afin que Pierre Flynn puisse jouer quelques chansons de son répertoire. De prime abord, Flynn a interprété Croire en format piano-voix, pièce extraite de l’album Mirador paru en 2001. Ensuite, lui et Côté ont échangé sur ses débuts. On a alors appris que la première guitare achetée par Flynn lui a coûté la modique somme de 12,95$. Lui-même nous a avoué qu’il n’était pas très doué sur cet instrument au point où il a été congédié de son premier groupe!

On a également appris qu’un des premiers morceaux écrits par Flynn a été échantillonné par un rappeur états-unien. Il nous a même fait entendre l’extrait en question. Par contre, nul ne sait s’il a pu obtenir une forme quelconque de redevance…

Par la suite, c’est le segment portant sur la mythique formation Octobre qui a été abordé par les deux hommes. Flynn nous a surpris en interprétant à la guitare acoustique La maudite machine; une grande chanson encore d’actualité à mon humble avis. Fait à noter, le créateur chansonnier ne joue plus cette pièce en concert depuis belle lurette. Ce fut donc un privilège de l’avoir entendu dans son plus simple appareil.

En hommage au guitariste Réjean Bouchard décédé dimanche des suites d’une longue maladie, l’auteur-compositeur a lu un texte intitulé L’accompli et l’inaccompli qu’il avait écrit alors qu’il était en visite chez l’instrumentiste. Bouchard résidait à l’époque au Maroc.

On a même pu entendre une chanson que le poète Gilbert Langevin, décédé en 1995, a enregistrée au domicile de Flynn, pièce que Langevin a léguée à l’auteur-compositeur. Malheureusement, j’ai dû quitter le Théâtre de la Vieille Forge avant la conclusion de cette rencontre chantée pour des raisons professionnelles. 50 ans de carrière, ce n’est pas rien et même si je ne suis pas le plus grand admirateur de l’artiste, son parcours mérite le plus grand des respects.

Un bien bel après-midi passé avec l’un des monuments de la chanson québécoise.

Credit photo : Alexandre Cotton

Ariane Roy : convaincante et convaincu

En voilà une qui obtient une reconnaissance de plus en plus accentuée. La nouvelle récipiendaire du prix Félix-Leclerc remis lors de la dernière édition des Francos présentait elle aussi un spectacle au Camp Chanson où elle était la tête d’affiche.

D’entrée de jeu, je serai honnête, ce que propose Ariane Roy me laisse passablement de marbre, du moins en format album. Or, lundi soir, dans le cadre du spectacle-thématique La Marée du gars du Lac, l’autrice-compositrice m’a franchement impressionné. Charismatique, sensuelle et hautement douée, j’ai eu envie d’en entendre plus de sa part dans le cadre d’un concert complet la mettant pleinement en valeur.

Pour ce spectacle, le Camp Chanson avait été spécialement aménagé pour que le public soit debout afin qu’il profite pleinement des chansons pop-rock, parfois dansantes, de l’artiste.

Dès le départ, j’ai été frappé par cette présence fougueuse qui détonne quelque peu de l’interprétation passablement en retenue entendue sur medium plaisir. Ariane Roy brasse la cage joyeusement pour le plus grand plaisir de l’auteur de ces lignes.

En concert, l’influence new wave et pop rêveuse qui font partie de l’identité musicale de l’autrice-compositrice est encore plus présente. Et ce n’est pas étranger au travail de Dominique Plante à la guitare ainsi qu’à l’excellent claviériste Vincent Gagnon qui enjolive les chansons de Roy par son jeu inventif. Fait à noter, le musicien accomplit le même excellent boulot aux côtés de Keith Kouna.

Dans Banc de parc, Ariane Roy et ses musiciens nous ont servis une impressionnante transition aux allures prog menant à une conclusion en apothéose. Un des grands moments musicaux de ce solide spectacle.

Dans Tu as le droit et Le paradis de l’amour, le public, littéralement pendu aux lèvres de la charismatique chanteuse, chantait les paroles à l’unisson. À un certain moment, on l’a même vu plonger dans la foule avec une jouissive assurance. Évidemment, l’intensité rayonnante de l’artiste a atteint son paroxysme dans Filles à donner, pièce qu’elle interprète en compagnie de Lou-Adrianne Cassidy sur medium plaisir. Encore une fois, le public ne s’est pas fait prier pour chanter en chœur ce refrain mémorable. En rappel, ses accompagnateurs sont venus la rejoindre au-devant de la scène pour interpréter de manière dépouillée Eli, morceau qui conclut son premier long format.

Si la première offrande d’Ariane Roy ne m’a pas tout à fait convaincu, le concert présenté hier soir, lui, l’a fait. Énergique, frondeuse et techniquement irréprochable, elle possède tout le potentiel pour devenir notre Annie Clark, alias St. Vincent. Et ce n’est pas un mince compliment, car je respecte au plus haut point le travail de l’artiste américaine.

Et ça ne fait que commencer pour elle. Un talent supérieur. Point.

La carte postale du jour :

En fait, la carte postale du jour devrait plutôt s’intituler le « rendez-vous manqué » du jour. Tout juste avant le spectacle d’Ariane Roy, je me suis rendu au Théâtre de la Vieille Forge pour assister au concert de Gab Bouchard. Puisque la veille j’avais couvert La Marée du gars du Lac — spectacle-thématique où il était en vedette —, j’ai pris la décision de ne pas couvrir son spectacle et de simplement profiter du moment.

Mal m’en prit, car, si sur ses albums Gab Bouchard propose des chansons plus tempérées, en concert, grâce en partie au groupe qui l’accompagne, la déflagration rock de ses compositions est décuplée. Pour être honnête, j’ai été subjugué par l’irréprochable exécution de Bouchard et de ses acolytes… assez pour regretter de ne pas avoir couvert cette prestation.

Si l’auteur-compositeur et son band passent dans votre coin, courez-y, surtout si vous aimez votre rock puissant et juste assez « grafignant ».

Crédit photo: Alexandre Cotton

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