C’était un retour attendu à Montréal alors que Fishbach remettait les pieds pour la première fois dans la métropole depuis un peu plus de 4 ans.

La dernière fois que Flora Fishbach avait mis les pieds à Montréal, elle était en solo à l’Astral (maintenant le studio TD) en mars 2018. Voici qu’elle venait nous présenter les pièces tirées de son deuxième album, Avec les yeux, paru en février dernier.

Julia Daigle

C’est Julia Daigle qui ouvrait le spectacle avec son deuxième concert en solo à vie. Celle qui fait aussi partie de Paupière, a offert son premier album solo en novembre 2021. Elle s’est présentée en duo sur scène accompagnée d’un guitariste qui jouait aussi de la mandoline électrique. C’était une première pour moi de voir un musicien qui utilisait la mandoline avec autant d’effet. C’était passablement intéressant.

Julia Daigle pour sa part chante avec des chaussons de ballet et fait parfois même des pointes, ce qui n’est pas particulièrement facile. L’élément fait partie d’une mise en scène plutôt efficace qui était généralement bien intégrée à la performance. Il y a peut-être un moment ou deux où les poses semblent forcées, mais le naturel viendra avec l’usage. C’est un projet qui est encore très jeune.

L’autre chose qu’il faut prendre en compte, c’est que les pièces sont rythmées, mais pas dansantes. Ce qui fait qu’on est plus en contemplation de la performance qu’à suer en compagnie de Julia Daigle. Elle a terminé sur une note plus dynamique qui nous a donné le goût de nous dégourdir les hanches et qui faisait bien la transition vers Fishbach.

Fishbach

Quand j’ai compris que Fishbach arrivait seule sur la scène du Club Soda, j’ai eu un peu peur. Je me souvenais de la performance de 2018 que j’avais trouvé intéressante, mais qui ne m’avait pas autant charmée qu’à son premier passage en 2017 dans le cadre des Francos. Le groupe ajoutait quelque chose à sa présence scénique qui était toujours à se développer. On peut dire que Flora Fishbach a fait des pas de géants!

Derrière une installation plus près de celui d’une DJ que d’une musicienne, Fishbach est arrivée en lionne et on peut dire que dorénavant sur scène elle est aussi théâtrale que sa musique. Et c’est très bien comme ça. Fishbach nous a fait danser pendant environ une heure sur les chansons de ses deux albums. En plus de ses nouveaux succès comme Masque d’or, De l’instinct, Téléportation, elle a livré des pièces de son populaire À ta merci. On me dit tu, Mortel et Un autre que moi ont particulièrement frappé fort et les nouvelles versions plus dansantes servent bien Fishbach.

La Française a pris un galon d’assurance depuis ses premières années et ça paraît à son aisance sur scène. Elle avait l’air d’être si heureuse de retrouver le public montréalais et à de nombreuses reprises elle a souri à pleine dent. Les interventions entre les chansons sont restées à un minimum, mais à chaque fois son réel plaisir d’être des nôtres était palpable. Même si son installation était plutôt DJ, elle ne se gênait pas pour venir à l’avant-scène nous chanter les pièces. Cette liberté était belle à voir surtout qu’elle a trouvé la manière d’interpréter ses titres de manière dramatique sans surjouer. Un exploit duquel peu de musiciens peuvent se targuer. Victor Lamich-Diaz, photographe pour les Francos (ce sont ses photos que vous voyez dans cet article), a dit assez tôt : « elle me fait penser à Catherine Ringer » et il n’a pas tort du tout.

C’est un retour réussi en sol montréalais pour Fishbach qu’on espère bien revoir plus tôt que tard!

Crédit photo: Victor Diaz Lamich