Mon Doux Saigneur et Bon Enfant au MTELUS le 2 octobre 2021
En ce premier samedi d’octobre, soirée typiquement automnale, le MTelus accueillait tour à tour les groupes Mon Doux Saigneur et Bon Enfant. Ces derniers n’ont pas déçu, envoûtant les déplacés qui grouillaient sur leur chaise comme des enfants qui attendent le signal de leurs parents pour aller se dégourdir les pattes.
Mon Doux Saigneur
Assister au spectacle de Mon Doux Saigneur, c’est comme être dans un roadtrip; tantôt subjugué par tous les détours ainsi que la beauté des paysages et tantôt calmé par le contemplatif des grands espaces. Un assemblage homogène où le rock et le folk tapissent les tympans avec des guitares vacillantes, des effets sonores nostalgiques et volatiles, le tout agrémenté d’une basse et d’une batterie qui donnait tantôt l’envie de se dandiner, tantôt l’envie de s’arrêter pour se plonger dans l’horizon. Notons par ailleurs la présence sur scène du bassiste Alex Burger, venu compléter la caravane musicale avant de prendre sa place habituelle avec Bon enfant.
Au volant, Émerik St-Cyr Labbé était parfois inaudible, les paroles se faisant quelque peu timides. Au fil du spectacle, on le sentait prendre plus d’aisance, au grand plaisir de la foule qui l’a notamment vu jouer de la guitare à genoux et chanter sur le speaker. Souvent, ça sonnait plus comme s’il racontait que chantait, ajoutant cette texture chaleureuse que l’on retrouve dans l’ensemble de ses compositions. Émerik s’est même permis un petit commentaire sur le fait d’être assis trop longtemps, invitant subtilement les spectateurs à se lever pour valser avec eux, ce qu’ils ont fait avec retenu.
Somme toute, ce fut une belle entrée en matière alors que plusieurs chansons de l’album Horizon ont été jouées de même que leur plus récente sortie intitulée Rodeo, une chanson qui en vaut l’écoute pour son univers qui permet de respirer à grandes bouffées.
Bon enfant
Pas plus tard que vendredi dernier, le groupe a lancé son plus récent album Diorama, mais ce spectacle n’était pas pour souligner son lancement. Tout de même, quelques compositions issues de l’opus ont été jouées. Le ton de cette nouveauté éclectique, étoffée de nombreuses textures, fait un peu moins Jefferson Airplane médiéval au profit d’un son plus pop disco folk comme on a pu l’entendre dans Porcelaine ou Pâte à biscuit. Quoique, à bien y penser, la chanson éponyme du groupe, jouée presque à la toute fin, rappelait l’univers rock psychédélique instauré dans la première réussite, un véritable vortex musical.
Bien que plusieurs gardes de sécurité demandaient à ce que la foule demeure assise, il était impossible de suivre cette règle lorsque des chansons comme L’hiver à l’année ou Magie ont retenti. Les dernières annonces gouvernementales donnent un brin d’espoir. Espérons que les chaises seront retirées du parterre pour voir à nouveau une foule disjoncter au son de la musique. Certes, on croise les doigts, car les jambes et le bassin n’en peuvent plus.
Pour en revenir au spectacle, ce fut un moment de célébration où il faisait bien chaud dans le château. Ça groovait à fond. Le timbre de Daphné Brissette, ses acolytes musiciens-magiciens et l’atmosphère qui se dégageaient de la scène, où un arbre en 2D s’illuminait, ont ensorcelé la foule au son de leur timbre et de leurs tonalités enivrantes.
Crédit photo: Camille Gladu-Drouin / Flamme