Jérôme 50 : s’il était Régis…
Régis Labeaume est mieux de bien se tenir, parce que la relève de la Hiérarchill est prête à tous moments de prendre le relais et faire de Québec un pôle de changement international.
Il est le maître de la Hiérarchill qu’il a lancé en octobre 2018 et l’auteur d’album de reprises de chansons de camp en juillet dernier. Il s’inscrit en faux par rapport à l’idéologie néo-libérale. Il refuse de vivre dans un endroit où les Tim Hortons, les autoroutes et les centres d’achat prennent l’essentiel de l’espace. Il n’est pas non plus du genre à mentir : « Moi je ne suis pas super informé sur l’actualité écologique sur combien de temps il nous reste avant que la mer monte, mais je crois les scientifiques assez pour dire qu’il est temps de prendre une parole politique. Parce que le monde va changer bientôt. Et ce n’est pas les politiciens qui vont changer ça. »
Jérôme 50 a décidé qu’il n’allait pas attendre un changement. Il a l’intention d’être le changement qu’il souhaite voir pour sa ville qu’il aime tant. « Je vais être maire de la ville de Québec, c’est un de mes objectifs. On a une maudite belle ville et là elle prend un virage qui n’est pas viable. Sur la rue Saint-Jean, il y avait une vieille bâtisse, une ancienne boucherie et là ils l’ont démoli pour construire de quoi de moderne qui n’a pas rapport. Les bâtisses autour ont 250 ans. Là-dessus, je pense que Régis l’échappe. »
Et c’est pour ça que Jérôme 50 propose ses promesses pour la Ville de Québec:
1 – Développement du transport collectif et du transport actif
« Le transport est déficient. On ferait une belle piste cyclable qui partirait du centre-ville et qui se rendrait à la cité universitaire. » Jérôme 50 trouve absurde qu’une grande ville comme Québec n’ait pas une grande artère de transport actif pour les citoyens. « Ce n’est même pas futuriste. C’est juste actuel. C’est 2020. Pas un système d’autobus qui passent à l’heure et demie! » Le manque de transport fait en sorte que la jeunesse de la banlieue de Québec n’a pas accès à de la culture. Il s’ouvre l’esprit à Place Laurier et au Cinéplex Odéon. « Je suis de ceux qui pensent que la culture doit être mise de l’avant dans une société. »
Le trafic rend hystérique en banlieue de Québec. Oh hé ! Hé oh ! En banlieue de Québec. Les plus wacks votent pour la CAQ en banlieue de Québec. Oh hé ! Hé oh ! En banlieue de Québec. Les p’tits bums se tirent des bongs en banlieue de Québec. Oh hé ! Hé oh ! En banlieue de Québec.
— En banlieue de Québec
2 – Ouvrir à tous et encourager la culture
Pour enrayer le problème de manque d’accessibilité, il y a d’abord le transport. Puis, il y a l’idée d’émanciper la jeunesse et lui ouvrir l’esprit en leur faisant découvrir le milieu underground. « Le Pantoum (et Régis est cool là-dessus) c’est un lieu en marge où Darlène a été enregistré, où j’ai enregistré le Camp de vacances. Tout le monde de Québec en musique gravite autour du Pantoum. J’espère pour la Ville de Québec plus de lieux dans le même genre qui repousse les marges. »
3 – L’urbanisme
Ça manque de centres communautaires et de beaux lieux de rassemblements. Il aimerait ouvrir des maisons des jeunes où les gens fument moins de drogue et passent plus de temps à se rencontrer. Il aimerait ouvrir des centres dans les banlieues, où il y aurait des jardins communautaires. « Je rêve d’un Québec qui se tient et pour ça il faut se rencontrer. »
4 – La collecte du composte
Ça manque de bacs bruns dans les banlieues et la Ville de Québec. Il faut s’assurer que la Ville soit efficace pour longtemps encore.
5 – Gérer le tourisme
En ce moment, il y a trop d’Air BnB dans le Vieux-Québec et les commerces locaux ferment. Ce qui fait qu’il n’y a plus de résidents qui y habitent. « Sur la rue Saint-Louis, il y a des files d’autobus de touristes qui débarquent. C’est bruyant, ça sent mauvais. Il y a des petits trottoirs, mais deux voies pour les voitures. Il faut faire des changements pour donner une meilleure allure et une meilleure vie aux résidents de Québec. »
6 – Réforme de la mentalité policière
« J’ai déjà pogné deux tickets parce que je jouais au Frisbee sur le parvis de l’Église Saint-Jean-Baptiste. Et puis, on va régler une affaire : on va pouvoir fumer du cannabis dans les lieux publics. Il faut de la liberté pour les jeunes. » Fini les parcs qui ferment à 11h, finis la fin du fun. Les jeunes auront de la liberté et le service de police sera sensible à la chose.
Jérôme 50 nous laisse sur ces paroles : « Je voudrais que Québec soit la voie de l’avenir, que ce soit l’inspiration pour les grandes villes qui veulent un équilibre entre un milieu où il fait bon vivre et une économie durable. »
Citoyens, aux urnes!
En attendant, vous pouvez aussi aller voir le futur maire de la Ville de Québec en spectacle :
14 novembre : Le Ministère dans le cadere de Coup de Cœur Francophone avec Simon Kearney
22 novembre : À l’Impérial Bell avec Forest Boys
*Cet article a été écrit en collaboration avec Grosse Boîte / Dare to Care Records.
Crédit photo: Rosalie Beaucage