Sébastien Lafleur
L’album de vent
- Indépendant
- 2016
- 48 minutes
Attention, gros coup de cœur à l’horizon! Sébastien Lafleur n’est pas un inconnu au Canal Auditif. On a parlé de son Minisoufflé, un maxi paru en 2013 qui était somme toute très honnête. On ne vous a pas parlé du projet éclaté Les Fleurs de Pinotte destiné aux enfants, composé en compagnie de Klô Pelgag, Navet Confit, Maude Audet et plusieurs autres. Tout ça pour dire que Lafleur n’a pas chômé dans les dernières années même si on ne vous en a pas parlé tant que ça.
Mais là… on va se dire les vraies affaires. L’album de vent, c’est un gros WOW! Lafleur nous offre un album de pop intelligent, composé finement, arrangé avec goût et originalité sur lequel chaque chanson vaut le détour. La réalisation de Navet Confit est toute aussi géniale que les compositions… on est devant une belle surprise.
Dans les manèges qui ouvre la marche est déjà une déclaration assez tranchante. Joëlle St-Pierre fait aller son vibraphone alors que Lafleur entame tranquillement une mélodie solennelle polluée de sons électroniques parfaitement calibrés. Puis, c’est au tour des cuivres de venir faire leur tour alors que Lafleur nous lance: «le bruit contre lui nous comprimera et ce sera l’automne/le froid nous brisera dans ses bras et ce sera l’automne.» Tout ça pour ensuite nous envoyer la brillante et énergique Souffler les foulards sur laquelle les cuivres sont chauds. La batterie de Francis Ledoux (Emilie & Ogden) se fait éaglement aller avec frénésie. C’est magnifique.
Je pourrais vous parler de chacune des chansons, mais concentrons-nous sur quelques petites perles. Je ne veux pas partir à Cuba fait penser à Navet Confit avec son angle à la fois très concret et inusité. C’est une poésie qui frôle l’absurde, mais qui n’y tombe jamais vraiment. Le tout sur un riff ensoleillé et une mélodie complètement enivrante. La mélancolique Je me fous d’être imparfait est aussi d’une beauté tellement bien habillée par les sonorités choisies. Lafleur montre qu’il a du goût et des tripes. Perdus dans la réserve qui ferme la marche a un petit quelque chose qui rappelle Geneviève et Matthieu, mais avec une trame plus habillée. C’est aussi du bonbon.
Si Sébastien Lafleur ne fait pas la pop la plus facile à digérer, le mélomane ouvert d’esprit trouvera de petites perles sur L’album de vent. Difficile de reprocher au jeune homme de ne pas oser. Bien entouré, il lance ses compositions audacieuses et puissantes baignées dans une réalisation qui frôle la perfection. Du solide.
Ma note: 8/10
Sébastien Lafleur
L’Album de vent
Indépendant
48 minutes
https://sebastienlafleur.bandcamp.com/
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