Critiques

Octave Minds

Octave Minds

  • BoysNoize Records
  • 2014
  • 39 minutes
8
Le meilleur de lca

cover_orderOctave Minds est le projet issu de la collaboration entre Chilly Gonzales (Jason Charles Beck), compositeur et pianiste virtuose canadien, et Boys Noize (Alexandre Ridha), DJ et sitedemo.caucteur allemand. Ils se sont croisés à deux reprises lorsque Ridha avait remixé la pièce de Gonzales, Working Together (2008), et sitedemo.cauit I Am Europe (2010) sur Boysnoize Records. En 2012, Boys Noize a publié l’album Out Of Black, de l’électro house bien exécuté, et Gonzales nous a offert Solo Piano II, de l’adulte contemporain interprété avec un doigté de maître. Le duo nous offre maintenant un premier album éponyme.

Symmetry Slice débute avec une introduction au piano, qui passe ensuite à une gamme chinoise. Ça sonne comme un air chanté par une paysanne dans une rizière. Ridha double la mélodie avec une copie inversée, et les sons de synthèse soustractive viennent ensuite faire exploser la pièce vers une espèce de new age épique capable de sauver un Blade Runner II comme Daft Punk a sauvé Tron Legacy. C’est fabuleux.

Anthem met en place la combinaison adulte contemporain/électronique qui se retrouve à travers l’album. Montée dansante, pont mélodique, les arpèges pianistiques sont supportés par des sons filtrés et légèrement distorsionnés. Together 
reprend la formule, mais s’en libère agréablement dans la deuxième moitié avec une basse disco, flûte et beat house. Projectionist 
prend une direction plus relaxante, supportée par des strates d’instruments à cordes qui s’entrecoupent; forme reprise dans In Silence avec davantage de travail dans les textures.

Tap Dance propose la participation de Chance The Rapper & The Social Experiment. C’est amusant au début, mais ça devient flou par la suite, comme une pièce déjà mixée à laquelle on aurait fait des ajouts. Royalty 
débute au beatbox, accompagné par des échantillons dignes de Vangelis; c’est cinématographique, montagneux et pluvieux.

Initial KK
 pousse la formule vers un new age ambiant parfaitement monté pour un numéro de cirque. Om
 est un petit interlude au piano électrique, façon Depeche Mode après le départ d’Alan Wilder. C’est très réussi, et ça aurait pu être développé en une pièce complète.

Done Deal possède une montée électro qui reprend là où Daft Punk nous a laissé en 2010. Le beat techno vient ancrer la pièce dans du béton armé, et ça continue vers un disco à saveur de Tragedy des Bee Gees. Wow! Symmetry Slice, Pt. 2 reprend la ligne mélodique de la première partie et la déploie avec virtuosité. Ça termine l’album en beauté.

Octave Minds est d’abord une rencontre entre le classique et l’électronique exécutée de façon magistrale. Là où Gonzales établit la tension et annonce la détente, Ridha renchérit avec des effets, du filtrage et des transitions disco, house et techno. Comme premier album, il est clair que le talent et la créativité dépassent par moment la capacité à tout faire rentrer dans une seule pièce, mais ça se pardonne facilement avec le nombre de bonnes idées bien développées.

Ma note: 8/10

Octave Minds
Octave Minds
Boysnoize Records
39 minutes

octaveminds.com

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