Critiques

Vampire Weekend

Modern Vampires Of The City

  • XL Recordings
  • 2013
  • 42 minutes
7,5

vw_mvotc_finalMardi dernier, la dernière parution de la formation Vampire Weekend faisait son apparition dans les bacs. Vampire Weekend est ce quatuor qui ne fait pas nécessairement l’unanimité auprès des mélomanes. Certains les adulent, d’autres les détestent foncièrement… Qu’à cela ne tienne, le quatuor y allait de son troisième effort titré Modern Vampires Of The City. Le groupe, formé en 2006, assemblé autour des deux meneurs Ezra Koenig (chant, guitare) et Rostam Batmanglij (clavier, guitare, chant) crée un rock alambiqué, fortement influencé par la musique africaine et la musique classique.

Après le populaire Contra, qu’avaient à nous offrir les quatre New-Yorkais? Sur cette dernière offrande, tous reconnaîtront la musicalité et les qualités techniques dont font preuve Vampire Weekend. Aucun doute ne subsiste quant aux aptitudes musicales du groupe. Modern Vampires Of The City est une conception inventive et irréprochable autant au niveau de la réalisation que de l’exécution.

Là où ce disque se démarque, c’est bien franchement au niveau de la maturité artistique acquise par ces habiles instrumentistes. ENFIN, la formation s’éloigne de ce son enjoué et un peu enfantin dont il abusait abondamment sur les précédents efforts. Rythmes plus lents, présence accentuée des claviers, interprétation un peu plus pondérée et des mélodies singulières, mais toujours accessibles, qui viennent sérieusement bonifier la facture sonore foisonnante de ces anciens étudiants en musicologie de l’université Columbia.

Vampire Weekend nous présente une élaboration sonore laissant quelque peu en plan les hanches et la tête tout en faisant appel un peu plus au cœur. Plus conventionnel au niveau des structures chansonnières (qui sont moins bourratives); une oeuvre moins «intello à lunettes», moins forcée, plus authentique et vraie, moins maniérée et vous savez quoi? Voilà finalement une création qui nous permet encore plus d’apprécier à sa juste valeur l’indéniable talent de compositeurs et d’arrangeurs de Koenig et Batmagglij.

Plusieurs ritournelles sont venus séduire nos oreilles souvent rébarbatives à ce genre musical : les quasi-beatlesques Obvious Bicycle et Step, l’orchestrée Don’t Lie, l’influence folk-country dans Hannah Hunt, la festive mélodiquement débordante nommée Finger Back, l’excellente Worship You (chanson qui fait penser aux Proclaimers), les rythmes électros et le penchant sombre presque touchant qui caractérise Hudson de même que la pianistique/minimaliste Young Lion. Bien entendu, quelques morceaux sont venus titiller les nerfs de votre modeste critique : le gnangnan typique de Unbelievers et l’imbuvable Diane Young (ceux qui me lisent régulièrement connaissent toute la signification que je donne au mot «imbuvable»!)

Évidemment les tics agaçants et maniérés n’ont pas totalement disparu de la palette sonore de Vampire Weekend, mais nous devons simplement nous incliner devant cette tentative de dépollution musicale, et surtout, devant cette agréable sagesse dont le groupe a su faire preuve; ce qui propulse Modern Vampires Of The City dans les bonnes parutions pop de 2013. Une divertissante surprise!

Ma note : 7,5/10

Vampire Weekend
Modern Vampires Of The City
XL Recordings
42 minutes

www.vampireweekend.com

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=_mDxcDjg9P4[/youtube]

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