Thom Sonny Green est surtout connu pour son apport à la batterie dans le groupe anglais Alt-J. Cependant, le jeune anglais sait aussi se débrouiller avec des machines. High Anxiety est son premier album en solo et on le voit nager dans de nouvelles eaux musicales. Alors que son groupe se spécialise dans un indie-folk rock, seul, il se lance dans un électro facile d’approche qui incorpore beaucoup d’éléments de hip-hop.

Écrit sur la route, High Anxiety porte les stigmates du nomadisme. La plupart des chansons portent des noms de ville. On passe ainsi d’Oslo à Oakland dans le temps de le dire. Ce projet solo lui permet aussi de s’exprimer en tant que créateur. Il a cité plusieurs influences qui l’ont influencé dans sa composition que ce soit Clams Casino, Arca, Radiohead et même… Deftones. Disons que l’influence de ces derniers est beaucoup plus subtile. On se retrouve devant un électro aux saveurs parfois hip-hop, parfois atmosphériques assez mélodieuses. Ce n’est pas de l’expérimentation excessivement poussée, mais il se permet tout de même d’explorer des avenues différentes.

Vienna et 40 Beers qui ouvrent High Anxiety possèdent cette veine hip-hop dont je parlais un peu plus haut. C’est assez relax, un peu comme dans le cas de Kaytranada, mais en moins développé et moins fourni musicalement. Green sait bien construire ses mélodies et ça transparaît dans les airs qui accrochent facilement l’oreille. Il y a souvent une ligne directrice facile à suivre à laquelle des percussions synthétiques (ou réelles) et des atmosphères créees aux claviers viennent s’ajouter.

Des pièces comme System renvoient à des compositions plus purement électros. Quelques petits éléments ici et là font penser à Arca, mais on est très loin des essais audacieux et déroutants de ce dernier. C’est beaucoup plus facile à suivre et ça coule avec aisance. Oslo fait partie des pièces les plus intéressantes avec ses sonorités synthétiques et ses nuances plaisantes pour les oreilles. Le plus bizarre dont est capable Thom Sonny Green arrive avec VVVV, mais on y trouve tout de même une mélodie facile à décoder.

Dans l’ensemble, c’est un effort valable et intéressant. On ne peut pas dire que ce sont des pièces mémorables qui marqueront l’année musicale, mais c’est tout de même solidement composé. Il se permet beaucoup plus d’excentricités qu’avec Alt-J. C’est plaisant de le voir aborder la chose musicale avec un regard neuf. Par contre, l’album s’étire un peu et un peu plus de concision aurait servi l’œuvre. On a l’impression qu’il a tout sorti ce qu’il avait plutôt que de faire un choix de ce qui est le plus cohérent et pertinent.

Ma note: 6,5/10

Thom Sonny Green
High Anxiety
Sudden Records
66 minutes

http://thomsonnygreen.com/