Critiques

The Sword

Used Future

  • Razor & Tie
  • 2018
  • 44 minutes
6

Après des thèmes liés à la « fantasy », à la mythologie et au « space opera », The Sword s’attaque ici à la science-fiction, nous parlant sur Used Future d’un futur glauque et dystopique. Bon, on est loin d’échapper à certains clichés du genre, mais avouons que le principal talent du groupe n’a jamais été mis sur les textes pour les rendre à tout prix novateurs, mais plutôt sur leur intégration souvent très réussie sur un stoner rock fédérateur.

Évoquant directement les vieilles icônes du genre à la Black Sabbath ou Kyuss, le principal talent de The Sowrd n’a justement jamais été de nous dépayser. Ce qui n’enlève toutefois rien aux compositions qui sont somme toute solides et bien écrites. Y’a un côté définitivement cool dans tout ce que touche le band. Mais Used Future marque une sorte de transition dans la carrière du groupe. On sent une certaine réflexion de plus, en tentant d’intégrer des interludes musicaux plus atmosphériques, mais qui finissent bien souvent par tomber à plat. Y’a un petit côté « southern rock » aussi qui finit par s’intégrer à la production du groupe par moments, sans que ce ne soit une mauvaise chose, mais on sent du moins que le projet prend une nouvelle tangente tranquillement pas vite. Est-ce la bonne ? C’est ce qu’on verra dans les prochaines années.

Mais d’ici là, Used Future nous laisse quand même quelques très bons morceaux à se mettre sous la dent. Au départ, on se questionne un peu sur l’utilité de Prelude, mais au fil des écoutes, le leitmotiv qui reviendra à quelques reprises sur l’album finit par se justifier. Ce sont plutôt les instrumentaux comme The Wild Sky ou l’Intermezzo qui semble totalement hors de place par rapport au reste. Si Wild Sky accueillait au moins un solo réussit, je serais prêt à lui donner des points pour l’effort, mais pour le moment, on dirait juste que le groupe a trouvé un riff qu’ils aimaient bien, sans toutefois savoir où l’intégrer. Ça ralentit le rythme et ça finit presque par nous faire oublier les succès que sont Deadly Nightshade et Used Future.

C’est à force de tenter de plaire à tout le monde et d’intégrer un nouveau son plus sudiste et chargé de claviers que The Sword finit un peu par se tirer dans le pied. Est-ce que Used Future est ultimement un mauvais album ? Non, mais reste qu’il est un peu brouillon et qu’il est difficile de bien le cerner en comparaison avec le reste de la discographie du groupe. Après des énormes albums comme Warp Riders et Age of Winters, le nouvel opus manque de mordant, d’audace et d’au moins un gros succès qui reste réellement en mémoire, comme Freya a pu l’être par le passé.

Reste que les amateurs de gros riffs pesants et de distorsion seront ravis par Used Future, qui s’aborde bien si l’on ne se pose de questions. Je crois aussi que c’est un bon album pour s’introduire au travail de The Sword et qu’il risque d’offrir du bon matériel au groupe pour leurs prochains spectacles. C’est d’ailleurs ce que l’on pourra voir lors de leur passage aux Foufounes électriques le 11 mai prochain!

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