Critiques

SZA

SOS

  • RCA Records / Top Dawg Entertainment
  • 2022
  • 68 minutes
8,5
Le meilleur de lca

Il s’est passé plus de cinq ans entre la sortie de l’acclamé Ctrl et SOS pour SZA. Cinq années qui n’ont pas toujours été de tout repos où les frictions entre elle et sa maison de disque, Top Dawg Entertainment, la même que Kendrick Lamar, ont été souvent ventilées en public. En 2019, déjà SZA parlait d’un album qui était complet et prêt à être lancé. Finalement, après plusieurs sorties et rétractations, son deuxième album, SOS, est paru en début décembre.

À l’écoute de SOS, on peut affirmer rapidement une chose : l’attente en valait la chandelle. SOS est un excellent album de R&B qui s’amuse à explorer d’autres genres. Pour la composition de l’album, SZA a fait une fois de plus confiance à Carter Lang qui était à ses côtés pour Ctrl. S’ajoute à la paire Rob Bisel, un ingénieur de son, qui a été l’autre constante sur l’ensemble des pièces. Parce qu’outre ces trois artistes, il y a une tonne de musiciens et chanteurs talentueux qui mettent leur grain de sel dans SOS.

Une facette qui ressort de SOS est les pointes d’humour, parfois même cynique, de SZA. Un bon exemple est la pièce Kill Bill :

I’m so mature, I’m so mature
I’m so mature, I got me a therapist to tell me there’s other men
I don’t want none, I just want you
If I can’t have you, no one should, I might

I might kill my ex, not the best idea
His new girlfriend’s next, how’d I get here?
I might kill my ex, I still love him, though
Rather be in jail than alone

Le tout est chanté avec un petit côté lyrique presque émotionnel sur une trame musicale qui tire plus vers la ballade. Tous ces éléments mis ensemble donnent un angle très efficace. C’est aussi quelque chose d’assez universel de faire appel à un professionnel de la santé pour se remettre d’une rupture difficile et le petit côté hargneux de SZA, c’est aussi un sentiment assez universel. Ça fait du bien de l’entendre une fois de temps en temps. Cette retenue de façade par orgueil qui cache une envie de tout détruire est d’une belle humanité. Le jeu de référence est aussi particulièrement surprenant chez SZA qui fait autant référence à Obi Wan Kenobi qu’aux injustices raciales. Le tout est toujours fait avec doigté et intelligence.

Les collaborations sont aussi réussies sur SOS. Used avec Don Toliver est une solide pièce qui offre une excellente mélodie et un texte qui vaut le détour. SZA invite aussi Phoebe Bridgers sur Ghost in the Machine. Une alliance assez surprenante puisque les deux femmes évoluent dans des milieux différents, mais ça fonctionne à merveille. Bridgers rejoint SZA dans son univers et cette dernière s’assure de faire une proposition qui est accessible au genre de Bridgers. De la très belle collaboration. Travis Scott fait aussi une apparition sur Open Arms, une ballade plutôt efficace.

Les thématiques d’amour et des après-coups d’une séparation occupent la plupart des paroles de SOS. C’est traité de plusieurs façons avec une complexité qui empêche que ça tourne en rond. Blind le fait en sobriété alors qu’elle fait certaines confessions, Low est une pièce poignante qui plonge dans des moments un peu plus noirs et F2F se lance dans une pièce punk rock surprenante qui traite du manque d’estime de soi.

Le seul petit bémol à SOS est sa longueur et à la longue, on se dit que certaines pièces auraient pu être gardées pour un troisième album, mais ça se tient tout de même. C’est un excellent deuxième album qu’offre SZA et c’est un incontournable de cette fin d’année 2022 et une très belle manière de commencer 2023.

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