Critiques

Steven Wilson

Steven Wilson – 4½

  • Kscope Records
  • 2016
  • 37 minutes
7,5

Steven WilsonAu Canal Auditif, il n’y a pas beaucoup de règles pour les collaborateurs, mais il y a en une qui est cardinale à notre modus operandi: lorsque vous critiquez un disque, la critique de la prochaine parution de l’artiste vous revient de droit divin (allô Cage The Elephant!).
Donc à l’annonce d’un nouvel album de Steven Wilson, la critique me revenait, puisqu’il n’y a même pas un an encore, j’avais ragé sur le pompeux Hand.Cannot.Erase (je persiste, quel titre de marde!). Quand j’ai appris que était un album complément au précédent, dont quatre des six pièces étaient issues de la même session studio, vous comprendrez que je n’étais pas très chaud à l’idée.

Blague à part, après avoir prêté l’oreille à cette nouvelle parution, me voilà charmé par ce petit album de six chansons bien ficelées.

Car sur 4 ½ l’auteur-compositeur interprète évite les pièges qu’il s’était lui-même tendus sur son précédent effort: le concept alambiqué, l’intensité montée en épingle et l’abus de prouesses techniques.

D’ailleurs, pour me remettre dans l’esprit, j’ai revisité certains morceaux de Hand.Cannot.Erase et le concept est si touffu, si omniprésent dans toutes les facettes de l’album, qu’on est finalement tout sauf surpris de voir Wilson publier du contenu qui cadrait moins bien avec la trame narrative de son ambitieux projet, et ce, au détriment de meilleures chansons.

Car c’est ce dont il est question sur : un album de Wilson dont les compositions sont solides, variées, émotives à souhait et réfléchies. Bref, de l’équilibre quoi?!

Je ne vous détaille pas les pièces une à une, car l’album s’écoute d’un trait, sans nous faire grincer. Il y a du gros groove (Vermillioncore, meilleur riff depuis Deadwing), des transitions riches (Year Of The Plague) et du prog à-la-Porcupine-Tree (My Book Of Regrets). Ce dernier titre est finalement le seul qui évoque tant musicalement que textuellement Hand.Cannot.Erase.

La conclusion Don’t Hate Me est une réussite également. Fait à noter, il s’agit d’une composition de Porcupine Tree de 1998. L’ajout d’une voix féminine (ici de Ninet Tayeb) passe mieux sur ce titre dans un mix plus clair, presque choral, que son recours, limite agressant, sur le prédecesseur de . Il y a du saxophone aussi! #saxiscoolagain!
 En terminant, je dirais que j’ai une liste de lecture Wilson/Porcupine Tree dans mon iPod qui contient mes meilleurs morceaux du musicien. Et bien les six titres de ce nouvel album s’y retrouvent désormais.

 Ah oui, et pourquoi il est nommé 4 ½? Parce que Hand.Cannot.Erase était le quatrième album solo de Wilson et que pour lui, un disque de moins d’une heure de musique en continu, ça ne représente qu’une moitié!

Ma note: 7,5/10

Steven Wilson
4 ½
Kscope
37 minutes

http://stevenwilsonhq.com

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