Critiques

Steve Lacy

Gemini Rights

  • RCA Records
  • 2022
  • 35 minutes
7,5

Steve Lacy, c’est le jeune guitariste de la formation The Internet qui, à tout juste 24 ans, a déjà collaboré avec Thundercat, Kali Uchis, Tyler, The Creator, Kendrick Lamar, etc. Il y a de ces artistes qui réussissent à transformer en or pas mal tout ce qu’ils touchent et Steve Lacy est de ceux-là. Ses projets solos diffèrent un peu de ce qu’il fait avec d’autres. On qualifie sa musique, entre autres, de bedroom pop et je comprends bien pourquoi : c’est feutré et sa musique nous transporte dans un monde tout doux où se côtoient les rythmes lo-fi, la guitare, le R&B et le hip-hop. J’avais assez hâte d’écouter son troisième opus, Gemini Rights.

Je connaissais déjà un peu Steve Lacy. Sa pièce N Side s’était retrouvée dans une liste de lecture de mon cru du nom de Vibinnn juste entre JID et D’Angelo. D’ailleurs, ça m’a permis de redécouvrir cette fabuleuse liste de lecture qui était rendue assez loin dans ma bibliothèque…

On commence l’écoute avec Static, une pièce dans laquelle le piano est roi et qui nous plonge directement dans l’univers de l’artiste. Les influences de Steve Lacy sont multiples et ça paraît : on entend le R&B, le Motown et même une influence de rock alternatif avec Buttons, une pièce qui me rappelle étrangement Karma Police de Radiohead.

Chaque morceau de l’album nous amène dans un monde à part. On y retrouve dix propositions complètement différentes les unes des autres. La troisième pièce de l’album, Mercury, est une petite incursion dans la bossa-nova brésilienne alors qu’avec Amber, on est immergé dans une comédie romantique. Certain.e.s pourront dire que ça manque un peu de cohésion, mais pour ma part, je trouve ça assez trippant. On doit écouter cet album plusieurs fois pour bien en saisir les nuances.
Sa collaboration avec Fousheé, chanteuse à la voix R&B sublime, dans la pièce Sunshine est efficace, mais m’a laissée un peu sur ma faim. Une belle ballade qui ne rend pas réellement hommage aux deux artistes de grand talent qui y figurent.

Une constante demeure : les superbes harmonies de voix, qui ajoutent une profondeur à chacune des pièces, celles-ci mélangées à la guitare acoustique de Steve Lacy et à des lignes de basse quasi divines. Pour ma part, c’est aussi ce côté très acoustique qui me fait aimer sa musique : on sent l’émotion, le brut et l’authenticité. C’est plus qu’agréable pour les oreilles et pour l’âme.

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