Critiques

Russell Louder

Humor

  • Lisbon Lux Records
  • 2021
  • 30 minutes
7,5

Russell Louder est un artiste trans qui compose de la musique électro pop depuis quelques années, transitant entre Charlottetown et Montréal pour faire découvrir son talent fou à un plus grand public. Après avoir publié trois simples en trois ans, Louder était de retour en février avec son premier album, Humor, réunissant les simples en question et six nouvelles pièces en un tout particulièrement solide.

La basse électro à l’octave ouvre Home sur un pas lourd et déterminé, contrasté par la voix de Louder placée dans un registre qui fait penser à Annie Lennox. Le thème évolue en hymne pop coloré par une séquence synthétique de jeu vidéo, et la voix doublée en chœur qui conclut sa trajectoire dans la stratosphère. Cost of Living prend place à la basse monophonique à laquelle s’ajoute un clappement de main dance et le reste de la boîte à rythmes; une structure simple qui laisse tout l’espace pour que Louder s’élance à pleine voix. Light of the Moon continue dans la même direction avec une séquence initiale à la basse et un kick bien ancré sur laquelle la voix se déplace intuitivement.

Vow commence de façon presque a capella, appuyé ensuite par une basse ponctuée par des contretemps joués sur les tambours, créant un empressement au caractère tribal. La voix guide la ligne mélodique et la dédouble ingénieusement en harmonie avec elle-même. Outside prend sa respiration d’un accordéon numérique autour duquel se développe un joli motif à la basse et au clavier. Les clappements de main supportent le pont à mi-chemin, un sentiment de pause qui passe à un segment dansant en duo basse nu disco et piano qui donne des frissons tellement c’est bon. Hello Stranger part en duo synthétiseur et voix sur un thème électro pop à saveur épique, renouvelant le motif de départ tel un hymne rassembleur joué en fin de concert.

Les accords d’orgue ouvrent Know the Game sur un ton plus sérieux, ponctué par la basse et évoluant en une ballade dansante bien réverbérée. Lavender renouvelle complètement la toile de fond en passant en mode acoustique à la guitare et basse, nous téléportant en territoire folk jusqu’à ce que les synthétiseurs reprennent le thème et densifie la pièce jusqu’à une finale luminescente. Go Now continue dans le territoire acoustique en nous transportant dans les années 50 avec ses accords de guitare en écho joués avec un peu de nonchalance.

Humor se termine et on peine à croire que ce soit un premier album fait presque tout seul. La musique est entraînante et les textes sont sincères, mais ça devient évident dès les premières syllabes que c’est la voix de Louder qui fait en sorte que tout se tient et fait passer l’album en un clin d’œil. L’étrange équilibre entre sa voix qui s’envole à la Annie Lennox et sa voix de confidente à la Tori Amos lui donne une assurance inhabituelle qui peut faire ce qu’elle veut. On a bien hâte à la suite des choses, comme une version en direct.

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