Critiques

Pig Destroyer

Head Cage

  • Relapse Records
  • 2018
  • 30 minutes
8,5
Le meilleur de lca

Six ans après l’excellent Book Burner, les héros du grindcore nous reviennent avec un 6e long jeu en carrière. Encore une fois, Pig Destroyer ne déçoit pas. Et va même au-delà des attentes. Maintenant avec un bassiste (!), les musiciens de la Virginie continuent de se réinventer sans aliéner les plus anciens fans.

Car oui, l’approche Pig Destroyer est quasi intacte sur Head Cage, bien que le mix ait été délégué à Will Putney. Ce dernier, reconnu pour son travail avec de nombreux groupes de deathcore, a tout de même légèrement poli le son des vieux routiers. Les guitares sont un peu plus lisses et la basse ressort plutôt bien au travers du chaos (voir Circle River), mais nous sommes à des milles d’un son de metalcore générique. L’intensité de la voix crasseuse de JR Hayes vient nous rappeler à tout moment que Pig Destroyer ne s’est pas assagi avec les années. D’ailleurs, parlant de la basse de John Jarvis, il est agréable de constater qu’il ne s’est pas fait faire un Newsted dans le mix final. Il apporte même une touche d’originalité dans la discographie du groupe qui a si longtemps été caractérisé pour l’unique guitare 7-cordes de Scott Hull et son imposante collection d’amplificateurs.

Au niveau des compositions, on a l’impression que le groupe lève le pied de l’accélérateur quelque peu, tout en demeurant d’une violence inouïe. Contrairement à leur plus vieux matériel, on ne retrouve aucune pièce en bas d’une minute. Certes, certains morceaux plus expéditifs tels Dark Train, Mt Skull et Terminal Itch mettent en vedette la batterie hyperactive d’Adam Jarvis, mais Scott Hull semble s’être fortement inspiré du death metal au moment de pondre ses riffs pour Head Cage. Army of Cops, avec son quasi-refrain, est probablement le plus proche d’une chanson accrocheuse que peut écrire Pig Destroyer. Concrete Beast, pour sa part, avec son riff complexe et ses stop and go rappelle même l’époque bénie des années 90 d’Helmet. Mais avec un vocal beuglé. The Adventures of Jason and JR va puiser dans les influences du hardcore plus old school avec, ici et là, un riff plus Slayer.

Mais là où le groupe se met plus en danger, c’est à la fermeture de Head Cage avec House of Snakes. Un chef-d’oeuvre de plus de 7 minutes beaucoup plus sludgy de ce à quoi on peut s’attendre de l’approche Pig Destroyer. Bien sûr, en 2004, le groupe a fait paraître Natasha, cette longue chanson de 38 minutes plus expérimentale qui fait beaucoup de place au bruiteur Blake Harrison. Mais dans le cas de House of Snakes, on se retrouve tout de même avec une chanson purement métal où défilent les riffs violents et dissonants. Eh oui, on a même un petit peu de Dillinger Escape Plan, ici et là.

En fait, cette parution est tellement bonne qu’un ou une jeune fan pourrait commencer sa découverte de la discographie du groupe avec Head Cage et remonter le temps jusqu’à l’album culte Prowler In the Yard. Avec les Converge de ce monde, Pig Destroyer fait partie de ces rares groupes avec aucune fausse balle en carrière. Cet album trônera assurément dans les divers tops de 2018.

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