Critiques

Ought

More Than Any Other Day

  • Constellation Records
  • 2014
  • 46 minutes
7,5

a2367953670_10Avez-vous remarqué que depuis un an ou deux que La Brasserie Beaubien commençait à programmer des événements musicaux plutôt marginaux? L’organisme sans-but lucratif derrière ces concerts se nomme Loose-Fit. Cet organisme a pris naissance dans le cadre des spectacles offerts dans les lofts sur Van Horne à Montréal, lieu de création très underground. Ought est né de ce bouillon de créativité et après un maxi paru en mai 2012, le quatuor vient maintenant d’accoucher de son premier album.

Formé de Tim Keen, Tim Beeler, Matt May et Ben Patrick, Ought se campe dans un post-punk très montréalais. More Than Any Other Day goûte légèrement le Fugazi et sonne franchement bien. On remarque rapidement la recherche musicale qui se dessine derrière le son du groupe. Que ce soit le violon de l’Australien Tim Keen ou encore la voix de Beeler qui se fait parfois extatique, en retenue ou encore agressive, Ought ne fait pas les choses à moitié.

La pièce-titre de l’album est un excellent exemple de la capacité des musiciens de passer d’une ambiance lente, jazzée et feutrée, pour ensuite tomber dans un rythme punk alors que Beeler chante: «Today more than any other day I am excited to go grocery shopping/And today more than any other day, I am prepared to make the choice between whole milk and two percent». Cet hymne à ces choses consuméristes et anodines de la vie (qui peuvent se compliquer lorsque l’angoisse se fait trop grande) est interprété avec justesse, nuance et intelligence.

On sent aussi l’influence des Pixies, particulièrement lorsque le groupe se fait plus mélancolique. Habit et ses guitares légèrement salopées, sa batterie subtile, ses claviers qui évoquent les jours de pluie et la voix sont en parfaite symbiose afin d’offrir un six minutes qui paraît franchement trop court. Le quatuor est tout aussi efficace lorsqu’il se fait plus enjoué, on le constate sur The Weather Song.

Ought se complaît aussi dans des sonorités plus expérimentales. Lorsque le violon de Keen se fait entendre langoureusement sur Forgiveness, une atmosphère de transe s’installe, brisée par Beeler, qui cette fois-ci, n’est pas au sommet de sa forme. On le sent trop volontaire et en manque de contrôle.

Enfin, More Than Any Other Day vaut le détour si vous avez l’oreille pour le genre post-punk et si vous avez particulièrement apprécié The Argument de Fugazi. Oui, parfois le quatuor tire un peu trop dans tous les sens, mais le résultat est toujours de qualité!

Ma note: 7.5/10

Ought
More Than Any Other Day
Constellation Records
46 minutes

oughtontheinternet.tumblr.com/

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