Critiques

Mykalle

Da Pacem

  • Happy Life / Indépendant
  • 2024
  • 43 minutes
8
Le meilleur de lca

Voilà un album qui sort du lot en ce début d’année. Mykalle, c’est Mykalle Bielinski, une artiste multidisciplinaire qui a suivi des études en théâtre tout en gardant toujours la composition musicale pas très loin. L’art fait partie de sa vie depuis toujours puisque son père est le slammeur Ivy. Après sa sortie de l’École Supérieure de Théâtre de l’UQAM en 2011, elle a participé à de nombreux projets où parfois elle ajoutait un élément sonore. Elle a aussi cofondé le duo Crémant Impérial qui offrait des soirées plus qu’amusantes au Quai des Brumes. Tout ça pour dire, Mykalle lance son premier album, mais elle a déjà derrière elle un parcours riche.

Encore la maudite pandémie, allez vous me dire! Mais c’est à ce moment que le déclic s’est fait pour elle alors qu’elle a eu peur que les pièces qu’elle a composées au cours des 10 premières années de sa carrière n’aient pas une vie qui dépasse la scène. Arrive ainsi Da Pacem, qui est surprenamment cohérent, même si de grands laps de temps séparent la composition de différentes pièces. C’est un album particulier puisqu’il creuse la chanson sacrée tout en l’adaptant à l’électronica. Ça pourrait être un peu bizarre, mais Mykalle réussit son pari à merveille sur Da Pacem.

Il y a quelque chose de transcendant sur Da Pacem. Sur Pritouritze Planinata, Mykalle nous en met plein les oreilles avec sa voix qui se plaint avec une force qui émerge de l’abysse pour nous toucher le cœur. Cette complainte minimaliste est magnifique. Tout simplement. Avec une énergie qui semble dépasser le monde des vivants, elle crée la surprise. La chanson-titre est un autre bon exemple alors qu’elle fait une fois de plus de beaux jeux avec sa voix. Cette fois-ci, la facture est plus maximaliste et contemporaine et la rencontre d’une tradition avec le monde synthétique se fait sans heurts. Les deux s’embrassent dans les mains et la voix de Mykalle.

La voix de Mykalle est assez claire, ce qui tire toujours ses pièces vers la lumière. C’est le cas pour Alleluya qui refuse de rester dans la noirceur de sa basse lourde et qui s’élève avec la douceur d’une plume d’ange. Pour arriver à d’aussi bons résultats, Mykalle a été bien entourée avec Blaise Borboën-Léonard à ses côtés pour la construction des trames. Didem Başar est venu ajouter son kanun, Jérémi Roy de la basse, Mohamed Masmoudi à l’oud et Marc-André Pételle aux percussions.

Sur Da Pacem, Mykalle livre un petit bout du sacré, grâce à ses mélodies travaillées avec minutie, ses jeux vocaux impressionnants et l’instrumentation parfaitement conçue pour faire le pont entre le passé et le présent. Les oreilles curieuses auront certainement quelques bons moments avec Da Pacem.

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