Critiques

Moby

Innocents

  • Mute Records
  • 2013
  • 66 minutes
6

innocents-cover-webRichard Melville Hall (alias Moby) est un musicien oeuvrant dans la musique électronique depuis de nombreuses années et qui lançait la semaine dernière son onzième album studio intitulé Innocents. Laissons Moby nous expliquer la thématique gouvernant ce Innocents: «C’est un disque qui porte sur la vulnérabilité humaine et le désir de connexion entre humains, tout en célébrant l’imperfection dans un monde qui, trop souvent, porte en haute estime une perfection irréaliste et artificielle.» L’homme n’a plus besoin de présentation exhaustive depuis l’album Play paru en 1999; sitedemo.cauction qui lui a valu une reconnaissance internationale.

Située entre une pop triomphante et un électro planant ce Innocents est une conception sonore au sein de laquelle les admirateurs de Moby devraient facilement s’y retrouver. Le New-Yorkais se fait plaisir en revisitant tout ce qui a fait sa renommée… avec les hauts et les bas que cela recèle. L’homme qui a gravé son nom sur la décennie 2000 grâce à ses titres électro-pop atmosphériques ne réserve aucune surprise aux mélomanes.

Au menu, de l’électro générique, mais opérant, appuyé par une pléthore d’invités incluant Cold Specks, Damian Jurado, Wayne Coyne, Skylar Gray, Inyang Bassey et Mark Lanegan. Voilà le type de création sonore qui pourrait tourner en boucle durant une soirée (sans que les invités s’en rendent véritablement compte) et qui laisse une impression d’entendre inlassablement la même pièce à perpétuité…

Bien entendu, nous avons noté un indéniable manque d’inspiration et une certaine paresse créative, mais puisque Moby est un maître dans l’art d’élaborer une musique électronique générique captivante, ce Innocents évite habilement le naufrage sonore. Certains aventuriers auront envie de balancer le disque par la fenêtre, mais d’autres plus conservateurs pourraient se laisser tenter par ce fond sonore de première classe que représente Innocents.

Cette conception renferme quelques bons moments, entre autres, la palpitante Everything That Rises, l’émouvante instrumentale titrée Going Wrong, la pop fédératrice mettant en vedette Wayne Coyne nommée The Perfect Life, l’absolument Moby (il utilise le même procédé que le classique Natural Blues paru sur Play) intitulé The Last Day avec Skylar Gray aux vocalises, l’ambiante The Lonely Night avec Mark Lanegan derrière le microphone de même que la grandiloquente et conclusive The Dogs.

Concrètement, il y longtemps que Moby a abandonné l’idée de réinventer la roue et de se mettre réellement en danger créatif. Par contre, l’artiste est encore capable de temps à autre d’émouvoir et de nous envoyer quelques ritournelles grandioses et frémissantes. Un disque qu’il ne faut pas prendre avec des pincettes snobinardes et qui constituera un excellent réconfort musical pour les inconditionnels de l’artiste. Satisfaisant!

Ma note : 6/10

Moby
Innocents
66 minutes
Mute Records

www.moby.com

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