Critiques

Matt Holubowski

Weird Ones

  • Audiogram
  • 2020
  • 51 minutes
8
Le meilleur de lca

On peut certainement dire que Weird Ones est un pas en avant pour Matt Holubowski. L’auteur-compositeur-interprète montréalais présente ici un troisième album plus mature, plus posé, où les mélodies nous entraînent dans leur sillage aérien et enchanteur. Holubowski se lance sans filet dans les références folk, un mélange de Nick Drake, Patrick Watson et Damien Jurado.

De son propre aveu, le début du travail sur l’album a pris du temps, parce qu’Holubowski était éreinté de la tournée pour Solitudes, qui l’a transporté 200 fois devant la foule. Cette fatigue accumulée lui a donné envie de se mettre des ailes et de voyager à Paris, Cracovie et Banff. Ces voyages ont influencé les chansons qu’on retrouve sur Weird Ones.

Two Paper Moons, le simple qui a été mis en vidéo récemment, représente bien ce qu’on retrouve sur l’album. Du folk aérien aux mélodies efficaces qui contrairement à Nick Drake refuse le minimalisme pour se lancer dans les arrangements de studios léchés. Ça sert bien Holubowski qui se love aisément dans ces sonorités. The Highlands est un autre bon exemple de cette approche plus pop, dont il est capable, sans renier la racine folk. Rajoutez au lot la gentiment électrique Eyes Wider, qui avec ses réverbérations, touche une corde sensible.

Matt Holubowski s’évade des sonorités plus convenues à quelques occasions pour des pièces lancinantes comme Around Here ou Down the Rabbit Hole. Ce qui reste tout de même, c’est le talent indéniable du jeune homme pour la mélodie efficace qu’il démontre sur Weird Ones. Les pièces caressent les oreilles et les cajolent d’un bout à l’autre de la galette.

C’est tout à fait réussi pour Matt Holubowski qui présente ici son meilleur album en carrière. Il démontre ses atouts pour la mélodie folk et sa capacité à les rendre digestibles à un plus grand nombre. Ce n’est vraiment pas une mince tâche. Et Holubowski réussit haut la main.