Critiques

Lost Under Heaven

Love Hates What You Become

  • Mute Records
  • 2019
  • 45 minutes
5,5

Le couple d’Ebony Hoorn et Ellery James Roberts est de retour avec un deuxième album. La paire nous avait présenté l’intéressant Spiritual Songs for Lovers to Sing en 2016. On ne peut pas dire que ça a frappé aussi fort que ce qui aurait pu être attendu d’un ex-membre de WU LYF, mort trop rapidement pour cause d’égos qui ne s’entendaient pas.

Sur Love Hates What You Become le groupe montre de nouvelles facettes de sa création, mais ce n’est pas réussi. On y reconnaît le genre de force de frappe d’un Sleigh Bells, mais en plus intéressant. En ce sens que la formation ne plie pas devant une formule trop convenue de composition. Par contre, à d’autres moments, le duo tombe dans le pire de la quétainerie et la plus banale des chansons romantiques. On dirait presque ils essaient de nous convaincre que c’est à la fois difficile et beau d’être en amour comme eux… ça sent un peu le réchauffé.

Par moment, Lost Under Heaven frappe dans le mile. Come avec son rock avec une bonne dose d’attitude ouvre l’album sur une note positive. De belles montées, de la distorsion et de l’énergie poignante, tout ce qu’il faut pour mettre le feu aux poudres. La chanson-titre est pièce romantique efficace où les deux protagonistes sont à propos et injectent la juste quantité d’émotion dans leurs chants. Savage Messiah rentre aussi au poste avec ses guitares surprenantes et son blues pansu.

Par contre, certaines chansons sont sacrantes. Bunny’s Blues ressemblent à tous les groupes qui ont suivi et tenté de copier Nine Inch Nails dans les années 2000. C’est facile et ça tombe à plat. La grosse distorsion avec la basse dans le tapis ne réussit pas à nous détourner de la faiblesse du texte et de la mélodie paresseuse. C’est presqu’aussi excitant qu’un service comptable. Ça ne s’améliore pas sur Breath of Light où Roberts chante avec tellement de pathos les phrases : « I’m trying, I’m trying but I’m dying » avec un piano hyper quétaine qu’on sait qu’il surjoue. Ça donne envie d’arrêter à ce moment ce Love Hates What You Become. L’air sur Most High n’est pas là pour réparer les pots cassés. La mélodie donne l’impression de déjà vu et le refrain est d’une envolée superficielle, c’est presque gênant.

Les bons passages de Love Hates What You Become tentent tant bien que mal de contre-balancer les faiblesses de l’album. C’est un équilibre qui tangue souvent dans le mauvais sens. Roberts met à plusieurs moments trop d’affectation dans sa voix et on comprend bien qu’il n’est pas totalement sincère. Ou encore est-il trop pleurnichard? C’est dommage, parce que c’était bien parti sur l’opus précédent.

 

 

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