Critiques

La fille de la Côte

La fille de la Côte

  • Kütu Folk
  • 2015
  • 29 minutes
4,5

La fille de la côteAlors, c’est assez le fun d’écrire sur un CD qui parle de vacances et d’été lorsque l’automne arrive. Un peu comme l’album de Philémon Cimon, L’été, paru l’hiver dernier.

On se marre bien.

Donc pour la faire courte, La fille de la Côte, c’est un duo de Français signé chez Kütu Folk (wink wink Delano). Ils font de la pop/chansons lascives. Ça cause de plage, de «dragouille» à deux francs «dans un complet blanc», de joints (celui qu’on fume, pas celui que tu colles sur ta baignoire) et de filles et de garçons et de filles et encore de garçons qui s’ennuient secs l’été. À noter d’ailleurs la chanson la plus lourde en terme de jeu de mots ennuyant justement, Juillet, avec des vers du style, «nous fîmes, fîmes trop de joints et fûmes, fûmes perdus»… où le couple s’amuse comme des petits fous à jouer «sans répit» avec la ressemblance sonore de «juin» et «joint». La tristesse.

Lent. Très posé. Le disque raconte délicatement un amour d’été dans la Riviera française (cf le film de Woody Allen, Magic In The Moonlight/Magie au clair de Lune qui semble être les images sur lesquelles se collent la musique). Des «lalala», des basses toutes mignonnes, et la voix du type (Yann Pons) bien cassé comme il faut. Si celle de la dame (tous les morceaux sont chantés à deux) est belle, même si pas puissante pour un sou, elle aura pour office de ne pas exaspérer comme le fait parfois celle de l’homme qui frise l’indigestion de «chamallow» grillé sur une plage d’Antibes digne d’un Bonjour Tristesse sans mélancolie ou de Françoise Sagan. C’est franchement à croire que pour signer chez le Kütu Folk il ne faut pas que son chant excède 10 décibels à gorge déployée.

Tandis que Yann Pons va s’acheter des Drill au miel pour sa gorge, Cécile Pons, l’alter ego et aussi – j’imagine – femme du premier cité apporte toute sa bonne volonté du monde à soigner doucement les plaies du garçon de plage qui sent l’été se finir. Le monde des oisifs, les années 50, les parties de tennis avec un pantacourt blanc… mais aussi les jeunes hommes du coin qui crèvent d’amour pour les jolies et jeunes bourgeoises qui viennent s’amuser au «Belvédère» ou au «Lavandou». Une sorte de retour en arrière sur la Côte d’Azur avec, il faut bien l’admettre, des arrangements qui vont vous faire sentir les grains de sables et le doux orchestre de Biom (village touristique français près de Nice) reprendre du Trenet au loin sous un kiosque. Et finalement c’est bien aussi chiant que ça en a l’air.

Parfois, La fille de la Côte a autant de relief que le Bal des Lazes de Polnareff, et juste pour être sûr, c’est pas un compliment. Mais après, si vous êtes nostalgique d’un amour de vacances perdu et que vous souhaitez prolonger un peu plus l’été, et bien ça devrait vous plaire malgré tout. À condition de ne pas avoir peur de la sensation de déjà vu qui doit durer un peu moins de trente minutes durant ce CD.

Ma note: 4,5/10

La fille de la Côte
La fille de la Côte
Kütu Folk
29 minutes

http://kutufolk.com/la-fille-de-la-cote/

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=bKpdD-aH6tw[/youtube]

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