Critiques

James

Living in Extraordinary Times

  • BMG
  • 2018
  • 60 minutes
7

« Fuck you

I want to fuck you

Until we break through

Into other dimensions

Where we’re all one

Before the Big Bang

Blew »

– Living in Extraordinary Times

Ça vous donne une très bonne idée du ton et du propos véhiculés tout au long de ce 15e album de la formation anglaise James. Ayant une carrière plus que respectable derrière la cravate – qui contient deux excellents disques : Laid (1993) et Whiplash (1997) – la formation a pris une pause en 2001 pour ensuite effectuer un retour officiel en 2008. Depuis ce temps, la bande menée par le charismatique chanteur Tim Booth aligne de manière constante les productions. La dernière en date – Girl at the End of the World (2016) – avait reçu un accueil mitigé de la part des fans. Pourquoi ? Parce que James refuse le surplace et ne cherche pas à créer le son du « bon vieux temps ». Envers et contre tous.

Voilà donc ce Living in Extraordinary Times qui a fait son apparition la semaine dernière. Après trois semaines de séances d’improvisations dans un studio situé à Sheffield en Angleterre, le groupe s’est retrouvé ultérieurement dans un autre studio d’enregistrement – celui-là localisé à Bristol – sous la férule de Charlie Andrew (Alt-J)… et c’est probablement le meilleur effort de la formation depuis sa résurrection ! Andrew pousse le quintette à explorer de nouvelles rythmiques et force le groupe à plonger dans une sorte d’électro-rock plus explosif qu’à l’accoutumée; une direction artistique parfaitement alignée avec les thèmes revendicateurs de Booth.

L’homme est profondément en colère et l’auteur de ces lignes souscrit pleinement aux attaques littéraires du chanteur contre l’administration états-unienne actuelle… plus encline à faire des câlins aux pires dictateurs de la planète que de se montrer solidaire avec ses collègues occidentaux. Booth n’y va pas de main morte et crache sur cette caste de riches qui est hypocritement satisfaite du gouvernement Trump, sans jamais le manifester ouvertement :

« Hey Hey Hey

It just a fever of greed

Don’t believe the White American Dream

God bless inequality

The poor vote the rich to hammer nails in their feet

Land of the free

Land of the free »

-Heads

Parmi les meilleurs moments de ce nouvel album ? Pictures of This Place étonne par sa puissance. Hank est une charge peu subtile, mais ô combien libératrice, contre l’homme au toupet orange qui sévit au sud de la frontière canadienne et What’s It All About réunit les deux qualificatifs qui me sont venus en tête lors de l’écoute de ce nouvel album : colérique et spleenétique.

Living in Extraordinary Times a le mérite d’être authentique et plus musclé qu’à l’habitude, sans nécessairement faire partie des grands crus de la formation. Un bon disque de la part de ces vétérans qui vieillissent très bien.

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