Critiques

Hippie Hourrah

Exposition individuelle

  • Simone Records
  • 2023
  • 43 minutes
7,5

La formation pop psychédélique Hippie Hourrah en avait conquis plusieurs avec la sortie de son album éponyme paru en 2021. Le groupe obtient quand même un certain succès de l’autre côté de la grande flaque. Le trio formé de Cédric Marinelli (voix), Miles Dupire-Gagnon (batterie, percussions, synthétiseurs et chœurs) et Gabriel Lambert (guitare, cithare, oud et synthétiseurs) a même participé à une mini-tournée en France incluant un passage remarqué au Trans Musicales de Rennes.

Hippie Hourrah nous présente donc sa deuxième offrande en carrière. Exposition individuelle est une création qui s’inspire directement de l’œuvre de regretté peintre québécois Jacques Hurtubise. La peinture est un art qui a toujours inspiré les musiciens. C’est sans compter sur les nombreux rockeurs qui ont fréquenté les facultés d’arts plastiques, mais qui ont plutôt choisi la musique pour s’exprimer.

Dès les premières mesures du morceau introductif titré Revenons au début, pièce suivie par l’excellent diptyque Or aux dents #1 et #2, on remarque un resserrement assez marqué dans les chansons de Hippie Hourrah. Exposition individuelle est assurément un peu plus « pop », mieux réalisé et plus élaboré que le précédent effort.

Cette impression confirme l’intention artistique exprimée par Gabriel Lambert dans une entrevue accordée au respecté collègue Philippe Renaud du journal Le Devoir : « On souhaitait faire un album qui dégage l’énergie du live davantage que le précédent disque, mais tout aussi improvisé dans ses formes. L’autre aspect auquel on tenait, c’était de présenter des chansons énergiques ».

Pour la gestation des textes, le groupe a fait appel aux services du journaliste et écrivain Ralph Elawani qui, à partir des titres des toiles d’Hurtubise, s’est amusé à faire des associations libres. De plus, tout ce beau monde a consulté le catalogue des expositions de l’artiste. Ça donne des textes amusants, sans visées littéraires ronflantes, qui sont en parfaite cohérence avec la simplicité des chansons présentées, mais également avec le psychédélisme assumé de la formation.

Dans la pop psychédélique aux allures « sixties », titrée Pinceau au tombeau, l’hommage, à la fois flou et amusant, au travail d’Hurtubise, fait sourire :

Du pinceau au tombeau

Plus qu’un Picasso

Jusqu’au tombeau

– Pinceau au tombeau

Sur Ode aux dents #2, on salue bien bas cette constellation d’étoiles associée de manière poétique à des postillons :

Un ciel étoilé de postillons

Lui sert enfin peut-être de maison

Loin du béton

Dans sa tête à lui tourne cette chanson

– Or aux dents #2

Parmi les pièces qui ont convaincu l’auteur de ces lignes, on a apprécié la courte transition synthétique menant au refrain accrocheur dans Rorschach. Les murs fait penser à la formation Jesus les filles, mais en mode plus délicat. Les sonorités synthétiques intensifient l’atmosphère menaçante qui caractérise Pur sang rouge. Il y a eu un soir #1 remémore les valses country rock de la légendaire formation The Byrds et on entend même une influence shoegaze dans le deuxième segment de cette même chanson.

Même si on préfère le trio en mode plus « cannabisant », cette nouvelle efficacité chansonnière, évoquant par moments celle de Tame Impala, sied assez bien à Hippie Hourrah.

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