Critiques

Hippie Hourrah

Hippie Hourrah !

  • Simone Records
  • 2021
  • 47 minutes
7,5

C’est au cours d’une soirée festive que les membres de la formation pop-rock psychédélique Hippie Hourrah se sont rencontrés. Cédric Marinelli (Les Marinellis), Miles Dupire-Gagnon (Elephant Stone, Anemone) et Gabriel Lambert (Elephant Stone, Anemone, The Besnard Lakes) ont alors convenu des balises créatives qui permettraient de lancer le projet sonore sur des assises hallucinogènes certes, mais également solides. Marinelli a dévoilé, semble-t-il, quelques chansons de son cru à ses acolytes qui ont tout de suite décelé le potentiel narcotique de ces pièces. Ainsi est né Hippie Hourrah ; un nom fortement inspiré par une pièce sarcastique du légendaire Jacques Dutronc dédiée à tous ces babas cool adeptes à l’époque du mouvement « peace and love ».

Le premier extrait lancé en avril dernier, intitulé Fantôme, laissait présager une douce ironie à l’égard des clichés de la culture hippie. Malgré ces sympathiques clins d’œil à ce mouvement qui a fait époque, les textes transmettent également les humeurs et la personnalité de Marinelli :

L’ombre de moi-même qui vit dans le miroir

Maintenant perdu

Je ne suis plus qu’un fantôme

– Fantôme

Mais ce qui épate à l’écoute de ce premier long format, c’est ce parfait équilibre entre la pop, le yéyé, le traditionalisme habituel du rock psychédélique et l’intégration de claviers et de boîtes à rythmes. Par moments, cette harmonie entre passéisme et modernité nous plonge dans des instants quasi méditatifs. Les transitions instrumentales titrées Parler aux étoiles, L’ombre du soleil, Sun Family et eèpuoP, sont particulièrement réussies. Dès les premières notes de Qui sommes-nous ?, les carillons et les synthés nous escortent vers des moments lysergiques envoûtants. Et ça se poursuit ainsi jusqu’à la conclusive Sun Family (How to Go Out of Your Mind).

Entre ces deux morceaux, le périple est constant. Peut-être un peu trop… Même si on groove sur Poupée, La Guerre et Gibraltar et même si on plane en tendant l’oreille à Un royaume nous attend et Icare, ce sont les instrumentaux mentionnés précédemment qui résonnent dans nos têtes.

Cela dit, même si notre souhait d’entendre un peu plus d’expérimentations n’a pas été exaucé, ce trio connaît le tabac (c’est le cas le dire) en matière de psychédélisme. Namasté à la performance de Maxime Bellavance aux congas dans Icare. On tire une bouffée bien sentie en l’honneur de Gabriel Lambert et Miles Dupire-Gagnon qui ont concocté la vaste majorité des orchestrations de cette première récolte. On envoie beaucoup de bienveillance à Samuel Gemme au mixage. Cet homme a dû travailler très fort pour donner un peu cohérence à ces nombreux claviers.

Rares sont les créations pop psychédéliques bien de chez nous qui réussissent à demeurer pleinement hypnotiques. Trop souvent, la pop est en position de supériorité, laissant à l’arrière-plan l’essentiel : le voyage. On vous le certifie. Cette première offrande de Hippie Hourrah est un formidable rêve éveillé.

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