Critiques

Die Antwoord

Mount Ninji And Da Nice Time Kid

  • Zef Records
  • 2016
  • 54 minutes
6

Die AntwoordDie Antwoord est un groupe qu’il faut prendre avec un grain de sel. Leur principal atout a toujours été l’esthétique qu’ils mettent de l’avant et des trames de hip-hop très pop qui restent prisent entre les deux oreilles. Cependant, le pire était à redouter après la sortie du très ordinaire, si ce n’est pas carrément mauvais Suck On This Mixtape. On était très loin de la qualité de Donker Mag et Ten$ion avant lui qui leur ont permis de se positionner favorablement sur la planète en tant que marginaux sympathiques.

Sur Mount Ninji And Da Nice Time Kid, le trio revient à ses bonnes habitudes. On y retrouve des pièces de rap dynamiques, léchées, accrocheuses et généralement facilement accessibles. Le problème, c’est que ça s’essouffle en cour de route et que la fin de l’album laisse un peu à désirer.

Ça démarre en force pour Die Antwoord avec We Have Candy sur laquelle Yolandi, accompagné de petits démons, reçoit la visite de Ninja et l’invite du côté sombre. Elle lui demande comment il prend son café et il répond: «Black like my soul». C’est tellement gros qu’on ne peut s’empêcher de rire de cette façon que le groupe a de se positionner comme des déviants de premières. D’ailleurs, on se fait fesser en pleine face avec Wings On My Penis sur laquelle le jeune Lil Tommy Terror un jeune homme de 6 ans nous chante: «All I want is motherfuckin’ wings on my penis». C’est suivi de Yolandi qui essaie de lui vendre des choses manifestement inappropriées pour un enfant de son âge comme des seins et des fesses.

Tout le début de l’album est solide: la dynamique Daddy, la mélodieuse Banana Brain, la bizarre Shit Just Got Real avec Sen Dog (Cypress Hill) et l’ultra efficace Gucci Coochie. C’est après la présence de Jack Black sur Rats Rule que les choses se gâtent.

Ninja et Yolandi sont efficaces lorsqu’ils nous livrent un rap qui défilent à vive allure où les vulgarités s’enchaînent. Lorsque le rythme prend le bord et qu’ils essaient de faire des chansons de rap à la saveur «Deep South» états-unienne, ce n’est juste pas suffisamment bien écrit pour atteindre la qualité ce qui se fait chez l’Oncle Sam. Stoopid Rich passe encore, mais Fat Faded Fuck Face, Peanutbutter + Jelly est tout simplement à éviter alors que Street Light est tout sauf mémorable.

Dans l’ensemble, c’est un album qui part en lion, mais qui s’effondre complètement en milieu de parcours. Le trio est limité lorsqu’il s’agit d’offrir du rap de qualité qui joue sur les nuances de la langue. Mais lorsqu’ils se concentrent sur leur force: des pièces de rap assez pop et dynamiques, ils sont succulents.

Ma note: 6/10

Die Antwoord
Mount Ninji & Da Nice Time Kid
Zef Records
54 minutes

http://home.dieantwoord.com/

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