Homeshake
Fresh Air
- Sinderlyn Records
- 2017
- 44 minutes
Vous connaissez Homeshake? C’est le projet de Peter Sagar, un Edmontonien qui s’est installé à Montréal en 2011. Depuis sa décision de quitter sa ville natale, il a été guitariste de Mac DeMarco avant que sa propre carrière décolle sous le nom qu’on lui connaît maintenant. Et ça sonne comment Homeshake? C’est du R&B lo-fi, enregistré en toute intimité. Il compte déjà deux albums à son actif : In the Shower paru en 2014 et Midnight Snack lancé l’année suivante. Un an et demi plus tard, il revient avec son troisième opus : Fresh Air.
Disons tout d’abord que l’album porte merveilleusement son nom. Tout comme une brise matinale en plein été, Fresh Air est aussi cool qu’il en est humainement possible. C’est posé et détendu sans être relâché. C’est le type d’album à faire jouer pour sa « date », pour mettre tout le monde en confiance et dans une atmosphère charnelle. C’est réconfortant, mélodieux et groovy à souhait.
Hello Welcome qui ouvre la galette possède le velours de Barry White sans la grosse voix de l’Américain. Des guitares subtiles, claires et douces nous prennent par la main pour nous entraîner dans l’univers du Montréalais. Puis, il nous envoie l’intoxicante Call Me Up par la gueule. Sa voix aiguë, toujours sur le bord d’un fragile trémolo colle à perfection aux trames dépouillées et efficaces qu’il compose. On a l’impression d’être dans la chambre de Sagar pendant qu’il nous chante la pomme. Every Single Thing est sculptée des mêmes matériaux, mais en plus dynamique. Elle est accrocheuse et efficace. Les claviers sont nuancés et bien dosés. Vous pouvez classer Serious dans la même catégorie avec ses sirènes, ses sonorités funky.
Cependant, c’est les chansons un peu bizarres, aux rythmes dichotomiques inspirés du hip-hop qui évitent que l’album sonne comme une longue traversée calme. Not U est l’un des meilleurs exemples avec son rythme appuyé, toujours tissé de quelques sonorités et de la voix de Sagar. C’est simple, efficace et absolument non conventionnel. On reconnaît certaines similarités avec les sonorités de Mac DeMarco. Les deux étaient un match naturel et il n’est pas surprenant qu’ils aient collaboré en début de carrière. On reconnaît aussi le même genre d’approche vocal qui verse dans la nonchalance et plus-que-relax. Mais attention, ce n’est pas mou pour autant.
Homeshake offre un troisième album très réussi avec Fresh Air. Si vous aimez la musique posée, qui ne vous fera pas battre la patate à 120 battements/minutes, vous allez adorer. C’est velouté comme un chocolat chaud d’après-ski, réconfortant comme une soirée chaude de juillet lorsque le soleil se couche. Ça vaut le détour.
Ma note: 7,5/10
Homeshake
Fresh Air
Sinderlyn Records
44 minutes