Critiques

The City Gates

Forever Orbiter

  • Northern Light Records
  • 2018
  • 29 minutes
7

Les portes s’ouvrent pour The City Gates, qui revient tout juste d’une virée en Angleterre, où le groupe indie rock québécois a eu l’occasion de jouer au festival Focus Wales à Wrexham, dans le Pays de Galles, à l’invitation de Pop Montréal. Tout cela après avoir lancé en avril un deuxième album fort réussi, Forever Orbiter, dont Le Canal Auditif vous présente ici la critique en mode rattrapage…

Originaire de Montréal, The City Gates donne dans le rock plutôt atmosphérique, très inspiré de la scène shoegaze de la fin des années 80 et du début des années 90, avec des groupes comme Slowdive, Ride, The Jesus and Mary Chain ou My Bloody Valentine. Mais la formation se réclame aussi du post-punk et on peut certes y entendre des influences de Joy Division ou de Bloc Party.

À l’écoute de Forever Orbiter, qui compte sept titres pour une durée assez courte de moins de 30 minutes, force est de constater que le son du groupe a considérablement évolué depuis le lancement du disque Collapse, en 2013. Alors que ce premier effort se voulait davantage de facture « classique », avec un son indie évoquant Death Cab For Cutie ou The National, le nouvel album assume pleinement ses influences rétro, que ce soit par la voix éthérée du guitariste et chanteur Max Wingender, l’usage de moult effets de reverb, de chorus ou de fuzz, de même qu’un son de batterie typique du rock alternatif britannique du tournant des années 1980-1990.

Ce virage n’arrive pas comme un cheveu sur la soupe et avait été soigneusement préparé par The City Gates sur son EP Checkpoint Charlie, lancé en octobre dernier et dont trois morceaux se retrouvent sur Forever Orbiter. C’est d’ailleurs la chanson Checkpoint Charlie qui part le bal de belle façon, avec sa mélodie pop bien dessinée recouverte d’une épaisse couche de guitares texturées. La montée d’intensité s’avère fort efficace, avec un son de plus en plus sale en deuxième moitié.

D’autres titres tendent davantage vers le post-punk, avec des rythmiques plus rapides et des guitares axées d’abord sur les riffs plutôt que sur les textures. C’est le cas d’une chanson comme Echo Radio, aux fortes odeurs de Joy Division, ou de l’excellente Phantom, qui rappelle un peu Interpol avec ses notes de guitares en style tremolo. L’atmosphère y est sombre, comme sur l’ensemble de l’album, autant sur le plan des musiques que des textes. Ceux-ci témoignent d’un certain intérêt pour l’histoire avec des thèmes qui évoquent le contexte politique de la guerre froide.

Hasard ou pas, le virage ouvertement shoegaze des City Gates semble avoir donné davantage de visibilité à la formation, qui est apparue quatre fois au cours des deux dernières années sur des compilations du Blog That Celebrates Itself, signant des reprises de Nirvana et de Slowdive, entre autres. Le groupe québécois a aussi obtenu le soutien de la compagnie Northern Light Records, de Vancouver, pour la sortie de Forever Orbiter, en plus de tourner sur les ondes de CHOM-FM.

Au final, le rock des City Gates demeure néanmoins référencé, avec des clins d’œil parfois trop appuyés à ses idoles. Mais si le versant nostalgique de la proposition pourrait rebuter certains mélomanes, nous aurions tort de bouder notre plaisir avec ce second album qui marque un pas en avant par rapport au précédent Collapse, grâce à une plus grande richesse au niveau des textures et des ambiances.

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