Critiques

Bartees Strange

Horror

  • 4AD
  • 2025
  • 42 minutes
7

Bartees Strange avait marqué les esprits avec Live Forever, un excellent record qui infusait à l’indie-rock des influences variées. Avec Farm to Table, il glissait davantage vers une approche pop tout en gardant une qualité dans les textures qui étaient proposées et de bonnes mélodies vocales. Cependant, le changement de cap faisait en sorte qu’on se posait la question : où irait-il par la suite?

On peut dire qu’avec Horror, il garde le cap de Farm to Table tout en faisant une plus grande place à la soul et à un rock plus musclé. Il nous offre quelques riffs un peu plus lourds, mais dans son ensemble, on peut dire que l’album fait de l’indie-rock aux textures variées, des envolées soul et un peu de rap qui nous rappelle l’époque Live Forever.

Sober, premier extrait qui est paru, est un exemple de la norme pour Bartees Strange. C’est de l’indie-rock aux bonnes mélodies et des guitares légèrement mordantes. Ça promettait un album qui continue dans la lignée du précédent et c’est ce qui arrive sur de nombreuses pièces comme Too Much et la soul Lie 95. Par contre, il y a aussi de nombreuses nouvelles avenues auxquelles se frotte Bartees Strange.

Wants Needs se démarque avec son approche qui rappelle Bloc Party dans le temps de Silent Alarm. En partie en raison des guitares nerveuses, des ajouts de synthétiseurs un peu psychédéliques et l’interprétation foncièrement soul de Strange. Lovers, la pièce suivante fait plutôt une incursion du côté de la soft techno-pop des années 90. C’est à la fois dansant, mais il y a un mélange de mélancolie et de plaisirs charnels qui rappellent la scène rave anglaise. Loop Defenders revient à des sonorités qu’on avait entendues sur Live Forever alors que Strange livre un rap convaincant et qui semble revoir son adolescence. Il y a une vulnérabilité assez claire alors qu’il exprime des sentiments qui l’habitaient alors qu’il était un jeune homme noir queer dans un monde rural américain très blanc.

La vulnérabilité est généralisée dans les paroles de Horror. Il creuse des situations difficiles, des séparations, des relations amoureuses compliquées et une mélancolie de l’adolescence face à la famille et l’entourage. C’est particulièrement le cas sur la soul 17. C’est le cas aussi sur l’excellence Backseat Banton qui termine l’album avec à la fois une dose de grosse mélodie vocale et de gros riffs.

Sans fournir la grosse toune qui fait qu’on ne peut plus passer à côté, Bartees Strange offre une collection de chansons qui coule bien et qui offre de beaux moments. Il reste toujours un sentiment qu’il n’a pas encore complètement atteint son plein potentiel. Mais ça demeure plus que bien.

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